Pesticides, un modèle qui nous est cher

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français Anglais
Thématiques : Politiques agricoles et alimentaires, Agrobusiness, Biodiversité

Fin 2021, Le Basic, CCFD-Terre Solidaire et Pollinis, publient « Pesticides, un modèle qui nous est cher ». Ce rapport présente les données économiques du secteur des pesticides en y intégrant les enjeux environnementaux et sociaux liés à leurs usages.

« Le marché mondial des pesticides a quasiment doublé ces 20 dernières années »

Les pesticides sont aujourd'hui devenus un enjeu, un commerce à portée mondiale (53 milliards d'euros de chiffres d'affaires en 2020). Tous les pays semblent concernés, qu'ils soient fabricants, importateurs, exportateurs, actionnaires ou consommateurs. L'Union européenne est le premier marché, avec la France en tête, même si les tendances commencent à s'inverser, liées à la montée en puissance des régions agro-exportatrices telles que l'Amérique Latine et l'Europe de l'Est.

Un secteur qui coûte deux fois plus cher qu'il ne rapporte

Le rapport chiffre les effets négatifs de l'utilisation des pesticides, que ce soit sur le plan environnemental (réchauffement climatique, pollution de l'air, des sols et de l'eau, épuisement des ressources et atteinte à la biodiversité) ou sanitaire (atteinte à la santé des agriculteurs, des consommateurs, des riverains). Sur le plan économique, l'étude révèle que, en France, les coûts directement attribuables aux pesticides (372 millions d'euros) en 2017 étaient deux fois plus élevés que les bénéfices (211 millions d'euros) pouvant être réalisés par ce secteur. A l'évidence, ce modèle agricole ne peut être durable, à tous les niveaux. 

Nourrir le monde autrement ? 

Ce travail requestionne la possibilité des États à assurer leur souveraineté alimentaire si un modèle agricole tourné vers l'utilisation de pesticides persistait. Pour cela, il semble important d'agir maintenant sur la mise en place de systèmes agricoles durables à l'échelle des territoires. Le rapport fixe cinq recommandations :

  • aligner les objectifs Farm to Fork, à savoir la réduction de l'usage des pesticides d'ici 2030 à 50 %, avec la nouvelle Directive Pesticides et la réforme de la PAC ;
  • émettre des lois rendant impossible l'exportation de pesticides interdits dans l'UE ;
  • respecter la directive Devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, garantissant aux consommateurs une plus grande transparence sur les incidences négatives des activités des entreprises ;
  • changer de modèle fiscal concernant la sortie d'un modèle agricole tourné vers l'utilisation de pesticides ;
  • soutient de l'Union européenne pour la promotion de l'agroécologie et des alternatives aux pesticides par l'aide à la recherche et par la réorientation des fonds publics dans ce domaine.

Au lieu de vouloir transformer l’agriculture vers des pratiques toujours plus industrielles et rentables, il faut agir sur la durabilité des systèmes agricoles à l’échelle des territoires, où une plus grande autonomie serait laissée aux agriculteurs et où la biodiversité reviendrait au premier plan.

 

Voir le résumé en français et en anglais (4 pages)

Voir le rapport complet en français et en anglais (24 pages)

Voir le rapport de recherche en francais (143 pages)