La formation, un outil d'insertion en milieu rural

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Politiques agricoles et alimentaires

Au Mali, 18 000 jeunes arrivent sur le marché du travail chaque année. La situation économique en milieu rural les pousse à migrer vers les villes ou l'étranger où trouver un emploi s'avère une gageure tout aussi grande. Ce constat a conduit les pouvoirs publics à mettre en place une politique nationale de formation professionnelle agricole et rurale pour lutter contre l'exode rural. Les Maisons familiales rurales (MFR) participent à cet effort. 

Photo : Agriculture au Mali © Fédération MFR Ille-et-Vilaine

Les 11 MFR accueillent depuis 20 ans au Mali des stagiaires pour des formations continues (maraîchage, embouche, cultures sèches, transformation) dans 4 régions. L'objectif est de permettre à ces jeunes adultes de vivre de leur métier d'agriculteur. 

Depuis une dizaine d'années, ce combat a rejoint les préoccupations du gouvernement malien. Conscient de devoir agir pour améliorer la formation professionnelle des jeunes en milieu rural et favoriser leur insertion, le gouvernement a mis en place une politique nationale, un programme pour en décliner les orientations et un projet FIER* pour le financement. Les MFR ont répondu présent pour intégrer ce projet. Elles souhaitent dorénavant proposer des formations initiales. 

Pour enrichir leur réflexion et envisager les outils et méthodes de développement de la formation agricole et rurale, les MFR du Mali avaient envisagé une rencontre avec les MFR de Bretagne en présence de représentants du ministère malien. En raison du contexte sécuritaire permettant difficilement les déplacements d’Européens au Mali, c’est finalement les Maliens qui ont été accueillis en France, d’abord par les MFR de Bretagne, puis à Paris à l’Union nationale des MFR. [...]

 

Des échanges fructueux

Le programme a fait la part belle aux rencontres (jeunes, moniteurs, administrateurs, élus). La délégation a profité du SPACE, le salon international des productions animales, à Rennes pour le visiter et participer à deux conférences : « L’enseignement agricole au cœur de l’engagement collectif des jeunes » et « L’innovation dans l’exploitation face au changement climatique : regards croisés d’agriculteurs bretons et maliens ».

À Paris, après la rencontre avec le directeur de l’Union, la délégation a travaillé avec des représentants du ministère de l’Agriculture français. Ces échanges alimenteront la réflexion sur le système de formation agricole malien en devenir.

Cette mission a été fructueuse. Les représentants des pouvoirs publics maliens vont sans aucun doute mieux prendre en compte les MFR et leurs particularités dans le projet national. Les MFR pourront peut-être plus facilement prétendre concourir à l’élaboration des référentiels de formation et obtenir leur agrément pour le financement de la formation des jeunes. Ce serait une nécessité car depuis 20 ans, elles vivent grâce au soutien assuré par les MFR de Bretagne, des programmes de partenariats cofinancés par l’AFD et des bailleurs de fonds européens.

Vers une reconnaissance

Les représentants du ministère malien ont bien compris que les MFR apportent « une réponse » aux besoins de formation des jeunes en milieu rural. « Leur écoute du territoire, l’implication des familles et des professionnels dans la formation sont un véritable levier pour limiter l’exode rural et assurer l’autosuffisance alimentaire des populations ».

Cette mission aura ainsi permis de faire un pas pour renforcer le partenariat entre MFR malienne et pouvoirs publics. Le projet FIER prévoit de soutenir le réseau des MFR en proposant la création de 40 nouvelles MFR, en appuyant le financement des formations des MFR et leur reconnaissance.

Source : Article paru dans la revue Le Lien des MFR, voir l'article complet

* Le projet FIER (Formation professionnelle, Insertion et appui à l'Entreprenariat des jeunes Ruraux) a été initié pour une durée de 8 ans. Prévu au démarrage dans les régions de Koulikoro et de Sikasso, il s'étendra progressivement à toutes les régions du Mali. Il doit concerner 100 000 jeunes ruraux dont 50 % de filles de 15 à 40 ans en quête d'une situation professionnelle.