Indice de la faim dans le monde 2013 - la résilience dans la théorie et la pratique

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Anglais Français
Thématiques : Faim et malnutrition

L'Ifpri, l'Institut international de recherche sur les politiques alimentaires, calcule chaque année un indice de la faim dans le monde (Global Hunger Index, GHI). Dans son édition 2013, le rapport sur l'indice de la faim dans le monde plaide pour un décloisonnement  des communautés de l’aide humanitaire et du développement. Il les invite à travailler sur un cadre commun de résilience, en se concentrant sur les capacités des personnes et des systèmes à résister, absorber et transformer pour réagir aux chocs.

Dépasser le distinction urgence/développement

L’approche traditionnellement adoptée pour gérer ces chocs consiste à injecter une aide temporaire, tout en consentant des efforts de développement séparés. Toutefois, la vulnérabilité tenace de certaines régions, telles que le Sahel et la Corne de l’Afrique, laisse à penser que la distinction traditionnelle entre l’aide humanitaire et le développement ne fonctionne pas. Le rapport appelle à décloisonner ces aires d'intervention pour se concentrer sur des approches et des résultats visant à accroître la capacité à résister, absorber et transformer pour réagir aux chocs. 

Vulnérabilité aux chocs

« Quelques 2,6 milliards de personnes doivent vivre avec moins de 2 dollars par jour. Pour eux, la maladie d’un membre de la famille, une seule sécheresse, ou la perte d’emploi d’un proche vivant à l’étranger constituent une crise majeure. Dans de tels cas, un enfant ne peut plus se permettre d’aller à l’école, le régime de la famille se réduit parfois à un repas par jour, ou bien du bétail doit être vendu. Ces personnes n’ont tout simplement plus de moyens de réagir à une crise », explique Bärbel Dieckmann, présidente de Welt Hunger Hilfe, ONG co-auteur du rapport. 

La résilience est définie comme la capacité à non seulement absorber les chocs modérés, mais aussi à tirer des enseignements pour s’y adapter, ainsi qu’à transformer fondamentalement les structures économiques, sociales et écologiques pour répondre aux chocs les plus sévères. Le renforcement de la résilience doit donc englober la prévention, l’atténuation et la promotion de voies de développement réduisant l’exposition aux chocs à long terme.

Les ingrédients de la résilience

Welt Hunger Hilfe fait part de son travail en Haïti, où, malgré la récurrence des chocs et d’un système conçu pour favoriser les grands exploitants agricoles, les ménages de la région du nord-ouest haïtien sont parvenus à améliorer leur sécurité alimentaire. A l'aune du concept de résilience, plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ces bons résultats :

- le programme s'est attaqué à plusieurs facteurs structurels sous-jacents à la vulnérabilité (inadéquation des équipements et infrastructures, difficultés d'accès aux marchés) ;

- le programme a favorisé l'organisation de la société civile rurale, qui est ainsi mieux à même d'atténuer les risques collectivement ;

- le programme s'alignait sur les politiques nationales et collaborait étroitement avec les administrations centrales et locales.

 

Creuser le sujet :

- Voir le rapport

- Voir l'article 2011 pour le détail de la construction de l'indice

- Voir la carte des pays du monde classés selon l'indice de la faim 2013