Histoires de résilience (agro-pastorale) - Guidimakha, Mauritanie

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Elevage, Faim et malnutrition

En 2020, le Grdr Migration-Citoyenneté-Développement publie des travaux présentant les mécanismes de la résilience (agro-pastorale) au Guidimakha, dans le sud-est de la Mauritanie. À partir d’une revue bibliographique, d’études de terrain, et de 15 ans d’enseignements issus de la recherche-action dans la région, cette analyse questionne les stratégies de sécurisation de l’alimentation déployées en cas de crise.

Le contexte régional « normal », les facteurs et acteurs l’influençant

Outre le cadre physique et la pluviométrie, les actions de l’État, des ONG, des collectivités locales et du secteur privé ont un impact direct sur les systèmes agro-pastoraux de la région. Le dynamisme démographique pose également la question de l’accès au foncier sur le long terme.

Une région traversée de façon récurrente par des évènements exceptionnels, générateurs, pour certaines catégories de la population, de situation de crises

Considérée comme « région grenier » de la Mauritanie, le Guidimakha est pourtant touché depuis 1850 par des périodes de disette. Ces crises alimentaires, générées par des perturbations socio-économiques, climatiques, et politiques, apparaissent comme multifactorielles.

La mobilité des troupeaux, la modification de la composition du cheptel et l’intensification en capitaux sont au fondement de la résilience des systèmes d’élevage

Grâce à des systèmes d’élevage se différenciant par leur degré de mobilité, la composition du cheptel (bovins, ruminants) et la progression des achats d’intrants alimentaires et vétérinaires, l’activité pastorale démontre une capacité certaine de résilience. Au niveau de la consommation, les produits locaux issus de l’élevage constituent la base de l’alimentation en protéines animales des populations de la région.

La nature du système semencier et le caractère extensif des pratiques sont aux fondements de la résilience des systèmes de culture de sorgho en sec

Outre les activités d’élevage, la culture sèche du sorgho est très répandue au Guidimakha. Malgré une pluviométrie variable, la précarité foncière et l’évolution des habitudes alimentaires, 14 000 tonnes de sorgho sont produites en moyenne chaque année grâce à des systèmes de cultures extensifs.

L’élevage, la mobilité des actifs et la diversification économique qu’elle permet sont des clés de la résilience alimentaire des ménages… à certaines conditions

Cette étude révèle la déconnexion entre le niveau de sécurité alimentaire et le niveau de la production céréalière locale en raison des préférences alimentaires régionales. Le constat est cependant inversé pour l’élevage.

Les conclusions de cette analyse préconisent une diversification des activités pour atteindre la résilience de l’activité agro-pastorale. La combinaison élevage/agriculture garantit un accès satisfaisant à l’alimentation (à condition que la diversification ne soit pas trop importante), surtout si elle est accompagnée d’activités extra agro-pastorales reposant sur la mobilité géographique des populations de la région.

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