Comment la finance solidaire peut-elle être un outil au service du consommer local ?

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Thématiques : Transformation et filière
Filières : Multifilières
Pays : Bénin Sénégal Togo

Entretien avec Natasha Olmi (Sidi)

Diplômée de l’École des Hautes études commerciales de Paris (HEC), Natasha Olmi rejoint Solidarité internationale et pour le développement et l’investissement (la Sidi) en 2017 après une première expérience dans une plateforme de microfinance solidaire.

Chargée de partenariats, elle travaille actuellement avec des entrepreneurs, coopératives d’agriculteurs et institutions de microfinance (IMF) du Sénégal, du Bénin et du Togo.

Pouvez-vous présenter les activités de la Sidi ?

La Sidi est un investisseur solidaire, créé par le CCFD-Terre solidaire il y a 38 ans. Sa mission est de contribuer au financement et à l’accompagnement d’organisations locales, qui apportent des solutions économiques et sociales aux populations exclues des circuits financiers et bancaires classiques.

La Sidi finance deux types d’acteurs : les institutions de microfinance (IMF) et les organisations de producteurs (OP). Pour les IMF, nous privilégions celles avec un ancrage territorial, rural, qui parviennent à financer les activités agricoles. Pour les filières agricoles, nous finançons des coopératives de producteurs. Les structures type Groupement d’intérêt économique (GIE), moins formalisées, sont plus difficiles à accompagner. La Sidi a récemment développé une nouvelle approche sur le territoire ouest-africain en s’ouvrant aux sociétés commerciales type PME présentant des critères comme : une vision sociale et environnementale avérée, une représentation des producteurs au sein de la gouvernance, un ancrage local, une juste répartition de la valeur ajoutée, etc.

Qu’est-ce qui explique cette évolution ?

En 2011, la Sidi a créé un instrument multi-investisseurs : le Fonds européen de finance solidaire pour l’Afrique, Fefisol. Ce fonds, d’une durée de vie de 10 ans, est financé par la Banque européenne d’investissement, Proparco et d’autres acteurs institutionnels comme la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Comme Fefisol ciblait les PME et les sociétés commerciales, il était intéressant de concerter les approches pour faire effet de levier, d’autant plus que nous avions constaté que les PME pouvaient parfois avoir autant, voire plus d’impact positif sur les populations vulnérables que les coopératives de producteurs. Contrairement à ces dernières souvent en proie à des problèmes de gouvernance, les PME s’avèrent souvent plus structurées, plus matures dans leur fonctionnement opérationnel. Le statut n’est de fait plus un critère discriminant en soi : il faut étudier les organisations au cas par cas.

En revanche, nous sommes particulièrement vigilants sur la répartition des bénéfices. S’il y en a, nous étudions la manière dont ils sont redistribués ou réinvestis dans l’entreprise.

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