S'unir pour agir

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Agriculture durable, Politiques agricoles et alimentaires, Biodiversité

Lettre ouverte à Bill Gates dans les médias, interpellation des gouvernements, campagnes de sensibilisation contre les OGM et de promotion du consommer local auprès des populations, les organisations paysannes s’allient aux organisations de la société civile ou forment des coalitions afin de faire entendre leur voix et défendre des solutions endogènes.

La riposte s’organise. « Nous exhortons les participants au Sommet de Dakar II à envisager des moyens d’arrêter les accaparements des terres des agriculteurs, à rejeter les approches fondées sur l’AIC, (concept d’agriculture intelligente face au climat) qui renforcent les grandes entreprises semencières et agro-industrielles, et à soutenir les initiatives des agriculteurs africains et d’organisations qui luttent pour la souveraineté alimentaire et l’agroécologie, et ceux qui se battent contre l’accueil des terres par l’agro-industrie et les investisseurs privés. » Cette déclaration, publiée le 25 janvier 2023 à l’ouverture du sommet Dakar II sur l’agriculture et l’agroalimentaire et signée par plus de 80 organisations africaines, donne le ton.

Alors que les principales plateformes paysannes comme la Pafo (Organisation panafricaine des agriculteurs) et le Roppa n’ont pas obtenu d’espaces d’intervention ni de négociation au sein du sommet, elles élèvent la voix dans les médias et sur les réseaux sociaux : hors de question de donner un blanc-seing à la Banque africaine de développement (Bad), organisatrice du sommet avec le gouvernement du Sénégal, pour augmenter la productivité agricole grâce à des investissements du secteur privé, afin de « contribuer à faire de l'Afrique un grenier à blé pour le monde. » « Ce sommet qui favorise des semences hybrides résistantes aux changements climatiques est une voie utilisée par les multinationales pour mettre en place un système de dépendance accrue de l’alimentation des pays africains », dénonce Cicodev Afrique, cosignataire de l’appel. L’organisation dénonce « une pratique qui va à l’encontre des principes de la souveraineté alimentaire, dont l’une des bases est de contrôler la production, l’approvisionnement, la conservation et les échanges de semences paysannes entre les communautés ».

Parmi les nombreux signataires, on retrouve aussi l’Afsa, l’Alliance pour la souveraineté alimentaire en Afrique, plateforme panafricaine qui multiplie les recommandations politiques, actions sur le terrain et prises de position dans les médias pour une « politique alimentaire africaine ». Active dans cinquante pays, l’Afsa représente plus de 200 millions d’agriculteurs et « rassemble une voix unique, plus forte, qui crée de l'élan pour influencer la transition vers l'agroécologie en Afrique ». L’Afsa mène également une large campagne contre l’Alliance pour une révolution verte en Afrique, dite Agra (Alliance for a Green Revolution in Africa) lancée par les fondations Bill et Melinda Gates et la fondation Rockefeller.

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Des leaders de Nous sommes la solution lors de la Journée internationale de la femme rurale le 15 octobre 2021 en Guinée-Bissau © NSSDes leaders de Nous sommes la solution lors de la Journée internationale de la femme rurale le 15 octobre 2021 en Guinée-Bissau © NSS

Cet article est extrait de la publication L'espoir au-delà des crises, solutions ouest-africaines pour des systèmes alimentaires durables, 3ème tome d'une série d'ouvrages collectifs édités par le programme Pafao. 

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