Rapport IFPRI sur les politiques alimentaires en 2012 : Beaucoup de promesses et peu d’action

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Faim et malnutrition, Politiques agricoles et alimentaires

Dans son rapport annuel, l’IFPRI (International Food Policy Research Institute) fait l’état des lieux de la faim dans le monde, de ses causes, ainsi que des plans d’actions annoncés par les décideurs… et leur mise en œuvre.

Une invitation à joindre le geste à la parole

Les divers engagements annoncés par des dirigeants tant du Sud que du Nord, à l’occasion de réunions en haut lieu comme Rio+20, le G8 ou le G20, sont peu suivis. De fait, ces engagements sont bien souvent incantatoires et ne débouchent pas sur la mise en place de mécanisme de suivi et de contrôle. En somme, ils ne coûtent rien !

Mais l’urgence est là, encore 870 millions de personnes étaient encore sous-alimentées en 2012 selon la FAO, et le premier Objectif Mondial du Développement, à savoir « réduire de moitié la prévalence de la malnutrition à l’horizon 2015 » est encore loin d’être atteint.

Cohérence avec les politiques agricoles des pays du Nord

L’IFPRI montre dans ce rapport comment ces déclarations coexistent en réalité avec une continuelle incohérence des politiques agricoles et commerciales des pays du Nord. Ces politiques de subvention aux agriculteurs du Nord, loin d’être réduites, ont été renforcées dans le contexte de crise économique. Elles provoquent des distorsions commerciales et une concurrence déloyale envers les petits producteurs du Sud mais ne sont pour l’instant pas remises en causes.

Nécessité d’investir dans une agriculture durable

Jusque 1990, l’augmentation de la productivité agricole était majoritairement due à l’augmentation des intrants (produits chimiques, machines…). Depuis, l’augmentation de la productivité agricole est due à une plus grande efficacité dans l’utilisation de ces intrants.

L’IFPRI insiste donc sur la nécessité d’investir dans le développement rural, pour permettre un revenu digne aux paysans, pour accroître l’offre de denrées au niveau local, mais aussi pour refaire de l’agriculture un secteur attirant pour les jeunes.

Or, si les fonds investis dans l’agriculture ont augmenté considérablement avec le concours des agences de développement bilatérales et des fondations, ces fonds sont bien souvent investis dans la subventions aux exportations ou l’accès aux intrants chimiques, et non dans un effort vers plus de sécurité alimentaire.