L’évolution des prix alimentaires : une menace pour le « pacte alimentation » ?
Dans cette étude de l'Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI), les auteurs se penchent sur l'évolution du budget alimentaire des ménages et des différents facteurs qui l'influencent en France.
Les auteurs expliquent que le budget dédié à l'alimentation par les ménages est "pris en tenaille". D'abord parce que la hausse de dépenses contraintes comme le logement et la diminution du temps que les ménages acceptent de dédier à l'alimentation amène une "secondarisation" de celle-ci. La seconde dimension de cette prise en tenaille est le fait que les chocs sur les prix alimentaires sont plus fréquents, résultant des nombreuses crises climatiques, sanitaires et géopolitiques. Le schéma qui suit illustre ces pressions sur budget alimentaire.
Figure 5 : Entre tension sur les prix et facteurs de rigidité, un budget alimentaire sous pression (p.5)
En plus de cette "prise en tenaille", l'accès généralisé à une alimentation sûre, abordable et conforme aux ménages est mis en tension par l'augmentation de la part de la population touchée par la privation et l'insécurité alimentaire d'une part, et de l'autre l'accroissement de la dualisation de l'alimentation entre les produits hauts de gammes respectant les engagements sur la santé et l'environnement mais difficilement abordables et ceux conventionnels, abordables mais avec peu de valeur ajoutée.
Pour faire face à l'effet ciseau sur le budget alimentaire et anticiper les futures crises sociales et politiques, les auteurs émettent la recommandation suivante : la politique de la demande doit être développée en accompagnant les changements de régimes alimentaires (avec une réduction de la consommation de produits animaux, une hausse des produits végétaux et une réduction du gaspillage) et en apportant un soutien aux catégories de la population les plus exposées, conformément aux préférences des individus.
