Au Sénégal, les éleveuses et les éleveurs du Dagana diversifient leurs débouchés commerciaux

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Produits laitiers
Pays : Sénégal

Adja Sene est responsable du Bureau technique pays de l'Association pour la promotion de l'élevage au Sahel et en savane (Apess). Cette organisation sous-régionale d'éleveurs implantée dans 13 pays promeut un élevage familial de vie pour une société de bien-être. En partenariat avec le Gret, l'Apess soutient les revenus des éleveurs de Dagana au Sénégal, en collaborant avec la Laiterie du berger. Aujourd'hui, l'Apess et le Gret entendent diversifier les débouchés des éleveurs tout en mettant l'accent sur la place des femmes dans la filière.

En quoi la Laiterie du berger soutient-elle les éleveurs locaux ?

La collaboration avec la Laiterie du berger (LDB) a créé des relations de confiance avec les consommateurs. Il est vrai qu'en vendant de manière informelle le lait local à 800FCFA le litre, l'éleveur peut en retirer immédiatement 400 à 500 FCFA. Or les laiteries leur achètent le lait à 325 FCFA maximum. Au premier abord, c'est un manque à gagner énorme pour les éleveuses et les éleveurs. Mais rester dans le secteur informel s’accompagne de problèmes de sécurisation des débouchés et de fluctuation de la demande. Par ailleurs, l’hygiène laisse souvent à désirer. Les femmes transportent dans des petits seaux le lait qui n’est pas conditionné. Les gens n'ont pas confiance quand le lien éleveur-consommateur se distend. Travailler avec la Laiterie du berger était donc une nécessité pour développer la filière lait local.

D'où est partie votre réflexion sur la place des femmes dans la filière ?

Nous sommes partis du constat que le lait local est une « affaire de femmes ». Les femmes s'occupent de l’alimentation du bétail, de la traite et de la vente, surtout dans le Jeeri. Or, dans la plupart des activités que nous développions, nous ne voyions que des hommes. Culturellement, les femmes peuhls ne sont pas autorisées à se déplacer et s'exprimer dans des sphères où les hommes sont présents. En 2014, nos réflexions sont parties de cette contradiction. Nous voulons que les femmes puissent mieux s'exprimer, leur donner un espace pour s'épanouir et s'exprimer elles-mêmes sur leurs besoins spécifiques.

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