Farming money: How European bank and private finance profit from good speculation and land grabs

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Anglais
Thématiques : Agrobusiness

Les Amis de la Terre Europe publient un rapport qui démontre que l’activité de 29 banques, compagnies d’assurance et fonds de pension européens, contribue significativement à la spéculation alimentaire, et au financement direct ou non de l’accaparement des terres.

Chez AXA, AXA Framlington, plateforme de gestion de fonds du groupe, a sous sa gestion 129.62 millions de dollars (en 2011). Le fonds est composé à 40 % de produits dérivés basés sur des matières premières dont  30 % sont basés sur des matières premières agricoles (soit 12 % du total, ce qui représente près de 15 millions de dollars).

A la Société générale, on préconise activement et ouvertement des acquisitions de terres, en présentant cela comme un investissement rentable. En octobre 2009, dans une note aux clients, l'analyste Dylan Grice de la Société Générale  écrit que : « la demande globale de nourriture va augmenter dans les années à venir, contribuant à accroire la valeur des matières premières agricoles et des terres cultivables. Les entreprises agricoles sont le moyen le plus sûr pour permettre aux investisseurs d’en bénéficier… » 

Les banques françaises ne sont pas les seules actrices de cette spéculation alimentaire.

Allianz SE, groupe allemand et un des plus grands gestionnaires d’actifs au monde a fait de l'investissement alternatif, qui inclut produits dérivés basés sur des matières premières, un des choix  proposés aux investisseurs institutionnels et  aux particuliers.

La spéculation alimentaire, par la création de produits financiers basés sur les denrées alimentaires, entretient la volatilité des prix. Cette déconnection entre les prix des denrées alimentaires et le marché rend encore plus vulnérables des populations pauvres déjà menacées par l’insécurité alimentaire

Les Amis de la Terre concluent que face à ces violations de la souveraineté alimentaire et du droit à l’alimentation :

  • Les objectifs de la directive MiFID (Markets in Financial Instruments Directive) proposé par la Commission européenne doivent être révisés pour assurer que les marchés alimentaires prennent en compte le droit à l’alimentation et assurent la souveraineté alimentaire des pays et des populations locales. Après la campagne  Stop gambling on hunger campaign,  aux Etats-Unis, le Dodd-Frank-Act portant sur la réglementation du marché financier a inclus ' réduction, prévention et arrêt spéculation excessive sur nourriture ' comme un de ses objectifs. L'UE devrait au moins suivre l'exemple américain.
  • Pour empêcher des spéculateurs financiers d'écraser et de dérégler le marché, l'UE devrait fixer des limites strictes sur la part du marché dont peuvent disposé commerçants individuels et spéculateurs financiers. Basé sur l'analyse de marchés américains, la spéculation financière devrait être limitée à 25 % du marché.
  • Les gérants de fonds et des prestataires de services financiers devraient appliquer des codes de conduite stricts dans l'utilisation et à la vente de produits basées sur des denrées alimentaires ou matières et des investissements fonciers.