En Afrique de l'Ouest : Modèles d'entreprises et promotion du consommer local

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Multifilières
Pays : Burkina Faso Colombie Togo

Estelle Dandoy de l'ONG Acting for Life (AFL), témoigne des différents défis se posant aux organisations paysannes (OP) pour la consolidation des filières agricoles et alimentaires. Les OP n’ont pas toujours intérêt à grossir ou à s’investir dans l’aval de la filière. De nombreux exemples suggèrent que la mutualisation de compétences entre opérateurs et la contractualisation équilibrée se révèlent souvent plus efficaces.

Qu’implique le défi de la reconquête des marchés alimentaires en Afrique de l’Ouest pour les organisations paysannes (OP) ?

AFL souhaite contribuer à la construction de modèles de filières efficients, fondés sur des relations fortes entre producteurs et acheteurs. Considérant que les OP ne peuvent maîtriser tous les segments d’une filière, il s’agit de s’interroger sur le type d’organisation idéal en aval des filières, pour renforcer la part de marché des produits issus de l’agriculture familiale. Les OP sont souvent compétentes en matière de production, moins en commercialisation.

L’essor d’une OP nous semble passer avant tout par sa professionnalisation et par ses partenariats : par exemple en contrac­tualisant avec un acheteur afin de sécuriser la commercialisation, ou en déléguant une partie des fonctions de vente (conditionnement et emballage, transport, marketing) à une entreprise de services ou encore, en mutualisant ses compétences avec d’autres OP (stockage ou transport en commun).

Quels acteurs pourraient accompagner les OP dans leur développement ?

Comme les exigences de volumes, de délais, de procédures, etc., sont souvent très élevées et non compatibles avec les caractéristiques des OP, il est parfois nécessaire que ces dernières fassent appel à des intermédiaires. Ceux-ci, offrant des services plus spécialisés, ou ayant plus de trésorerie pour gérer une partie de la commercialisation (frais d'emballages, de livraison, de dépôt-vente, etc.), aident les OP à insérer plus facilement leurs produits sur les marchés.

C’est ce qu’a entrepris l’association togolaise Organisation pour l’alimentation et le développement local (Oadel), dont AFL est partenaire, à travers la création d’une centrale de distribution de produits agricoles. L’idée de cette centrale est d’offrir, soit à des OP soit à des unités de transformation, les services de stockage, transformation, distribution, communication et marketing. Cette centrale écoule les produits des producteurs et transformateurs, en leur nom. [...]

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Propos recueillis et édités par Alice Moreau (CFSI), juin 2020 avec compléments en septembre 2020.

 

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