Contribution aux politiques nationales pour une transition agroécologique au Sénégal
En février 2020, la Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal (Dytaes) remet son rapport « Contribution aux politiques nationales pour une transition agroécologique au Sénégal » auprès des pouvoirs publics. À partir d’un diagnostic de terrain, la Dytaes formule des recommandations à l’adresse du gouvernement pour favoriser l’ancrage durable de l’agroécologie dans les systèmes de production sénégalais.
La mobilisation des acteurs autour de la question de l’agroécologie
L’agriculture sénégalaise est confrontée à de nombreux défis auxquels l'industrialisation agricole ne peut pas répondre. Contribuant au développement de l’emploi, à la sécurité alimentaire et à la préservation des écosystèmes en Afrique de l’Ouest, l’agroécologie constitue une alternative pour inscrire les systèmes agricoles sénégalais dans la durabilité.
En mai 2019, Macky Sall, Président de la République du Sénégal, fait de la transition agroécologique un des axes prioritaires de son mandat. À la suite de cette première impulsion, des organisations paysannes, ONG, centres de recherches, associations de consommateurs et autres acteurs se réunissent pour former la « Dynamique pour une transition agroécologique au Sénégal » (Dytaes).
Quinze enjeux prioritaires à relever pour l’agriculture sénégalaise
Dépendance accrue aux intrants et exploitation excessive des ressources naturelles font partie des points de blocage majeurs identifiés par la Dytaes. Les systèmes de production sénégalais souffrent en outre d’un déséquilibre structurel dû à des processus globaux (phénomènes d’urbanisation rapide, changement climatique, exploitation minière, etc.). Ce diagnostic de la Dytaes a donc établi 15 enjeux à relever pour l'agriculture sénégalaise, dont la protection de l’agriculture familiale, la sécurité et la souveraineté alimentaires, la gestion durable des ressources, le développement de la résilience des exploitations paysannes face au changement climatique.
Grâce à la mobilisation sans précédent de l’État, des chercheurs, de la société civile, accompagnés par les partenaires techniques et financiers, ces recommandations s’inscrivent dans un nouveau contexte favorable.
Les demandes de la Dytaes auprès du gouvernement pour favoriser la transition agroécologique
La Dytaes met en avant le caractère très local des initiatives agroécologiques et appelle l’État à intervenir pour favoriser leur passage à l’échelle. Pour cela, une politique intégrée doit être élaborée et prendre en compte quatre axes essentiels :
- l’amélioration et la sécurisation des bases productives ;
- l’accroissement durable de la productivité et des productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques ;
- la promotion des produits issus de l’agroécologie dans les chaînes de valeurs ;
- l’amélioration de la gouvernance, des conditions cadres et du financement pour une transition agroécologique à grande échelle à l’horizon 2035.
Dans l’attente de la construction de cette politique, la Dytaes demande à l’État de s’engager à court terme pour :
- la mise en place d’un cadre de dialogue multi-acteurs national ;
- encourager et financer les expériences agroécologiques à l’échelle communale et départementale ;
- mettre en œuvre toute mesure immédiate pouvant impulser la transition agroécologique.
Pour aller plus loin :
- Lire le rapport complet de la Dytaes
