Au Niger, les centres de collecte multiservices, garants de la place des éleveurs dans la filière lait

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Produits laitiers
Pays : Niger

Abdelmajid Ali Dandakoye est responsable pour l'ONG nigérienne Karkara d'un projet lancé en 2012 pour soutenir la production de lait local dans le bassin périurbain de Niamey. Karkara appuie tous les maillons de la filière, en se centrant sur les besoins de l'élevage familial, grâce notamment à des centres de collecte multiservices 

À quel type d'élevage s'adressent vos actions à Niamey ?

Nous soutenons les petites exploitations laitières familiales et périurbaines dans le département de Kollo (communes de Kollo, Hamdallaye et Namaro). Cela signifie que les animaux sont mobiles pendant la journée sur des parcours plutôt pauvres en pâturages. Il est donc nécessaire de leur fournir des compléments sous forme d’aliment bétail. Toutefois, avec l'implantation des centres de collecte, nous avons réalisé que le nombre d'animaux du noyau laitier par éleveurs a tendance à augmenter et est passé de trois vaches laitières en moyenne à sept aujourd'hui.

Comment les éleveurs accèdent-ils aux compléments d'aliment bétail ?

Les animaux ont accès à trois types d'aliments (pâturage, résidus de récolte et concentrés). Les pâturages constituent l'aliment de base. Les éleveurs, qui dans la région sont souvent agropasteurs, complètent avec leurs résidus de récolte (fanes de niébé, paille de riz, tiges de mil). Il s’agit donc d’aliments non transformés issus des fermes elles-mêmes. Viennent ensuite les aliments concentrés, tourteaux et sons. Les éleveurs peuvent se les procurer directement dans les banques d’aliment bétail (BAB) des centres de collecte multiservices situés en ville et gérés par leurs unions de coopératives, ou bien au comité de gestion des stocks de proximité des coopératives au niveau villageois. Cette organisation permet d’approvisionner tous les villages, en particulier les plus enclavés. Les boutiques d’aliment bétail peuvent stocker jusqu’à 40 tonnes de son. Les espaces de stockage des villages sont plus restreints, souvent une tonne ou moins.

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