Au Mali, les conséquences de l'insécurité sur la filière lait local

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Produits laitiers
Pays : Mali

Depuis 2012, le Mali fait face à une crise sécuritaire qui a fortement perturbé les activités économiques du pays. La filière lait local, déjà en proie à de nombreux défis, a été particulièrement touchée. Dans cet entretien, Rokiatou Diallo Cissé, gestionnaire de la minilaiterie Danaya Nono de Niono et Aboubacar Sanogo, gérant de celle de San reviennent sur les revers provoqués par l’insécurité. Soutenues par Initiatives, conseils et développement (ICD) dans le cadre du programme Pafao, les minilaiteries sont parvenues à maintenir leurs activités.

Depuis quand êtes-vous affectés par les effets de la crise sécuritaire ?

Rokiatou Diallo Cissé – Étant proches de la zone Nord (zone rouge), la crise sécuritaire affecte nos minilaiteries depuis 2019, même si elle a commencé en 2012. La production de lait, nos ventes, notre résultat, nos charges d’exploitation, etc. tous ces indicateurs ont chuté d’année en année. D’habitude, après l’Assemblée générale annuelle, les dividendes sont distribués aux associés, mais depuis la crise sécuritaire, c’est impossible. Toutes les actions entreprises sont faites de sorte à éviter de mettre la clef sous la porte. Il y a néanmoins une grande solidarité entre tous les acteurs impliqués dans les activités, et plus particulièrement le personnel de la laiterie.

Quels sont les impacts de la crise sécuritaire au niveau de la collecte du lait ?

Aboubacar Sanogo – À San, nous avons eu de forts impacts sur la collecte. Or, la collecte joue sur le tout. Avec l’insécurité, les éleveurs ont dû plier bagage et partir. Certains se faisaient enlever leur bétail, d’autres ont été tués. Le départ des éleveurs a donc créé une forte indisponibilité du lait. Les quelques éleveurs qui sont restés sont confrontés au coût très élevé de l’aliment bétail, ce qui augmente les prix de vente du lait à la minilaiterie.

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