Valoriser les produits locaux

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français

Sensibilisation auprès des consommateurs, foires paysannes, dégustations, label made in West Africa, créations de boutiques dédiées, plaidoyers en faveur du consommer local, les initiatives ne manquent pas en Afrique de l’Ouest pour soutenir les filières et mettre en avant la qualité nutritive et la diversité des produits locaux. Mais l'économie ouest-africaine ne profite pas encore du potentiel de son marché intérieur, tandis que la crise du Covid-19 a confirmé l’urgence d’appuyer le secteur agricole et de mieux accompagner la transformation des produits locaux.

Les Ouest-africains sont de plus en plus réceptifs aux enjeux du consommer local : développement économique local (augmentation des revenus des producteurs, création d’emplois, développement des PME agroalimentaires, etc.), diminution de la dépendance alimentaire, impact social (scolarisation des enfants, accès aux soins de santé), mais aussi protection de l’environnement et développement durable des territoires, sans oublier l’autonomisation des femmes et la réduction des inégalités. Grâce aux plaidoyers des organisations paysannes (OP), les huit pays membres de l’Union économique monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont pris en 2020 la décision de consacrer le mois d’octobre de chaque année à la promotion de la consommation des biens et des services locaux. Néanmoins, valoriser le savoir local et l'entrepreneuriat nécessite des soutiens supplémentaires des décideurs politiques ouest-africains aux initiatives prometteuses qui participent à la création de valeur sur les territoires. Tour d'horizon.

La panification des céréales locales au Togo

L’Organisation pour l’alimentation et le développement local (Oadel) au Togo a obtenu en 2019 la signature d’un arrêté interministériel imposant l'incorporation de 15 à 50 % de céréales locales dans le « pain français » et produits similaires. Aubin Waibena, alors chargé du programme Éducation à la nutrition et au droit à l’alimentation chez Oadel, rappelle que « le pain occupe une place importante dans l’alimentation des Togolais. Or le blé n’est pas produit dans notre pays, nous devons l’importer. Cet arrêté était nécessaire pour des raisons économiques mais aussi nutritionnelles ». Grâce aux farines de soja, sorgho et manioc, on obtient en effet un pain plus nutritif pour des populations souvent carencées en micronutriments. Pour que cette obligation puisse être respectée, l’Oadel a déjà formé des centaines de boulangères et boulangers. [...]

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© Acting for Life

Photo : En plus de centaines de boulangers formés à l'incorporation des céréales locales, l'Oadel initie également les chefs des hôtels restaurants de Lomé à la gastronomie 100 % locale

Cet article est extrait de la publication L'espoir au-delà des crises, solutions ouest-africaines pour des systèmes alimentaires durables, 3ème tome d'une série d'ouvrages collectifs édités par le programme Pafao. 

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