Répondre aux défis du XXIe siècle avec l’agroécologie : pourquoi et comment ?

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Agriculture durable

Cette note reprend les principales conclusions de l'étude du même nom rédigée par Laurent Levard (Gret) et Frédéric Apollin (AVSF) et publiée par la C2A en janvier 2013.

En quoi l'agroécologie répond-elle aux grands défis de l'humanité ?

Elle contribue à la sécurité alimentaire des populations paysannes et des sociétés grâce à l'augmentation du rendement agricole global et à une réduction de sa variabilité d'une année sur l'autre. L'agroécologie permet aussi de diminuer les coûts de production (moins d'achats d'intrants). Cette moindre utilisation d'intrants chimiques contribue à diminuer les risques pour l'environnement et la santé des populations. En utilisant plus de travail, l'agro-écologie continue aussi à générer des emplois.

Quelles conditions pour le développement de l'agroécologie ?

- L'agriculture familiale est bien plus à même que l'agriculture capitaliste de mettre en œuvre une agriculture agroécologique. Les pratiques agroécologiques sont à rentabilité différée et sont coûteuses pour une agriculture qui repose sur du travail salarié. La famille paysanne a intérêt à améliorer l'écosystème car sa propre reproduction sociale à long terme en dépend. Toutefois en situation de crise, elle privilégie sa survie immédiate et l'adoption de pratiques agroécologiques devient alors illusoire.

- Les agriculteurs sont souvent réticents car l'agriculture de la révolution verte leur permet de dégager un revenu suffisant et /ou l'agroécologie peut impliquer la renonciation à certaines subventions, la remise en cause d'investissement,... Elle peut aussi apparaître trop exigeante en travail et générer dans un premier temp une stagnation ou une perte de rendement. Pour toutes ces raisons, il importe que l'Etat encourage les investissements dans l'agro-écologie, notamment durant la période de transition.

- L'agroécologie suppose la promotion des expérimentations paysannes, les échanges d'expériences et la diffusion horizontale de savoirs pointus.

- L'Etat et les collectivités territoriales doivent appuyer les produits de l'agro-écologie (signes de reconnaissances spécifiques, systèmes de garantie participative, achats public, marchés paysans).

- L'agro-écologie reposant sur la valorisation de la diversité génétique, les législations nationales doivent reconnaître la possibilité pour les agriculteurs d'échanger et vendre leurs semences.

- Pour privilégier durablement l'agro-écologie, il faut un véritable changement de conception de l'agriculture et une résistance aux influences des lobbies liés à la diffusion des techniques de la révolution verte?