Pour un commerce équitable au service des organisations paysannes

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français

Créé au début des années 90 pour permettre aux petits producteurs d’accéder plus facilement aux marchés, le commerce équitable labélisé connait  un essor considérable.Les volumes de vente des produits équitables représentent environ 0,1% des produits échangés à l’échelon planétaire. Le chiffre d’affaire mondial des ventes en commerce équitable labellisé par FLO s’élève à 3,4 milliards d’euros en 2009, ce qui représente une augmentation de plus de 40% par rapport à 2007 et témoigne d’une croissance très importante qui s’est accélérée au cours de la dernière décennie. Plus de 80 millions de familles dans le monde consomment des produits équitables. En France, c’est plus d’un foyer sur trois qui achètent régulièrement des produits issus du commerce équitable. Aux côtés de plus de 50 organisations de producteurs dans les pays du sud, AVSF a été témoin de l'impact positif du commerce équitable labellisé sur des économies locales marginalisées notamment avec le label Max Havelaar-FLO.  Cela a permis l’augmentation et la stabilisation des revenus, la génération d’emplois, l’amélioration de l’accès aux services sociaux,… Cependant avec la mondialisation, l’intensification du commerce, l’apparition de nouveaux modes de production et la présence de plus en plus importante des multinationales agro-alimentaires, le contexte change et les mécanismes de fonctionnements du commerce équitable se trouvent bouleversés. Les petits producteurs du Sud sont les premiers inquiétés. Si la grande distribution met en vente les produits équitables des marques pionnières, nombreuses sont aujourd’hui les enseignes de distributeurs qui  sortent des produits équitables sous leurs propres marques, sur une partie de la gamme de ces produits. Le développement de ces marques distributeurs n’est pas sans poser de nombreuses questions : ces enseignes de la grande distribution ont-elles des partenariats commerciaux durables établis avec des organisations de producteurs au Sud ? Peut-on imaginer que l’engagement des distributeurs fasse évoluer spontanément et dans le bon sens l’ensemble des pratiques éthiques tout au long de la chaîne d’approvisionnement, même si les standards ne stipulent rien dans ce domaine ? Revers du succès du commerce équitable et de la démocratisation de la consommation équitable, il devient impératif d’encadrer le développement des marques de distributeurs. Ce texte de référence d’AVSF est un support d’information et de formation sur le commerce équitable et ses défis actuels. Pour l’association il faut :

  • construire une solidarité des acteurs de la filière au profit des organisations paysannes
  • poursuivre l’accompagnement au service du renforcement des capacités des organisations paysannes du Sud
  • favoriser les partenariats entre organisations de producteurs et institutions financières pour l’accès au crédit
  • consolider les relations partenariales avec des entreprises engagées et militantes du commerce équitable du Nord