Quelles contributions des PAT à la transition des systèmes alimentaires ?
Face aux verrous du modèle agro-industriel, les PAT constituent une promesse hybride pour soutenir la transition des systèmes alimentaires, entre renforcement des initiatives locales et institutionnalisation d’une gestion territoriale des systèmes alimentaires. Mais, disposant de moyens limités, quel est l’impact potentiel des PAT ? Découvrez les résultats d'une recherche doctorale conduite par Clara Santini dans le dernier numéro de notre série So What ?
Les points clés relevés par la Chaire UNESCO
- Les projets alimentaires territoriaux (PAT) analysés dans cette étude mettent en place des approches systémiques et des logiques d’action similaires, en lien avec le cadrage du dispositif national.
- Ces PAT planifient une intervention multithématique et multiniveau afin de soutenir la diversification maraîchère du système alimentaire des territoires.
- La gouvernance constitue le principal point d’hétérogénéité entre PAT. Trois tendances se dessinent : une gouvernance centralisée, partagée ou territorialisée. Ces trois tendances complémentaires sont autant de leviers de transition vers des systèmes plus durables.
Devant les externalités négatives générées par le modèle agroindustriel dominant, des initiatives se mettent en place à l’échelle locale pour contribuer à une plus grande durabilité des systèmes alimentaires. Le dispositif des projets alimentaires territoriaux (PAT), créé en 2014 par la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt, propose un cadre pour institutionnaliser des interventions à l’échelle du système alimentaire des territoires (SAT). Ce dernier est compris comme l’ensemble des activités, acteur·rice·s et structures impliqué·e·s dans la production, transformation, distribution et consommation à l’échelle d’un territoire. En élaborant une stratégie fondée sur un diagnostic partagé des SAT, les PAT ambitionnent de participer à la relocalisation de l’agriculture et de l’alimentation, selon un processus de renforcement des activités et de densification des liens entre acteur·rice·s des territoires, soit à la reterritorialisation des systèmes alimentaires (Fournier et al., 2020).
Dans quelle mesure les PAT atteignent ils cet objectif ? Cette question est au cœur d’une recherche doctorale conduite entre 2021 et 2024 en région Occitanie.

