Mali, l'agriculture malgré tout

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français

Le magazine " Afrique Agriculture" s'est rendu dans la périmètre du Kouroumari (Office du Niger) situé à 100 km de la zone occupée par les islamistes.

  © Paul Mben, Séance de repiquage dans la zone de Kouroumari, Afrique Agriculture sept-oct 2012

L'occupation et la situation d’insécurité au nord du Mali ont créé un contexte particulier et rendu difficile la mise en oeuvre du plan de campagne agricole 2012-2013 dans les régions de Tombouctou et Gao, deux régions qui présentent un potentiel agricole énorme, dû à des sols fertiles, des lacs et un nombre important de périmètres irrigués villageois. La région de Kidal, quant à elle, pratique essentiellement les cultures maraîchères et les cultures de décrue (sorgho et niébé).

Compte tenu de cette situation au Nord du Mali et du faible rendement de la campagne agricole 2011-2012, la direction de l'Office du Niger a initié une contre-saison spéciale pour accroître la production agricole avec un doublement de la superficie, soit 25 000 ha, et une poursuite de la diversification (gombo, tomate, piment,...). Pour Salif Ouedraogo, directeur de la zone de Kouroumari, cela a permis aux producteurs de comprendre que l'on peut cultiver autre chose que la pomme de terre en contre-saison. La zone de Kouroumari abrite le projet d'aménagement du casier hydraulique de Touraba qui doit permettre de porter la production de riz de la zone à 6 000 tonnes. Le chantier a été suspendu un temps à cause de de problèmes d'insécurité mais a repris depuis. Pour Salif Ouedraogo, "l'insécurité résiduelle est là. Mais cela n'a pas empêché les producteurs de vaquer à leurs occupations. Aujourd'hui, la zone est fortement sécurisée par l'armée est nous nous en réjouissons. [...] Nous sommes la porte d'entrée quand on arrive du Nord, mais nous ne sommes pas affectés par la situation actuelle". Toutefois, parmi les nombreuses sociétés qui effectuaient des travaux d'aménagement agricole dans la zone du Kouroumari, seule la SESG (Société d'exploitation de sable de gravier) est restée. Elle a reçu le journaliste du magazine Afrique Agriculture dans sa base de vie à 160 km au nord de Ségou.

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