Les fonctions reconnues à l’agriculture intra et périurbaine dans le contexte dakarois

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français

RESUME DE LA THESE

Dakar croît rapidement, tant par le croît naturel que l’immigration. Cela pose, entre autres, les questions de l’approvisionnement alimentaire, notamment en produits frais et de la gestion durable des espaces ouverts : les Niayes et les zones agricoles en périphérie de Rufisque. La problématique présente les concepts d’agriculture urbaine, multifonctionnalité de l’agriculture et ville durable ainsi que le contexte. La méthodologie repose sur des enquêtes auprès de six catégories d’acteurs (agriculteurs, commerçants et bana-banas, consommateurs, élus, planificateurs et aménageurs et agents du conseil et de l’encadrement technique agricoles) pour tester les trois hypothèses suivantes : différentes fonctions sont reconnues aux Niayes et à l’agriculture ; les fonctions économiques prédominent ; cette reconnaissance fonctionnelle est importante pour maintenir une agriculture in situ.

Les résultats montrent que :

- même si toutes les catégories d’acteurs sont conscientes du rôle alimentaire de proximité que joue l’agriculture intra et périurbaine à Dakar, les acteurs de la filière plébiscitent les fonctions économiques alors que les décideurs mettent en avant les fonctions environnementales et paysagères ;

- il existe une grande diversité des types de systèmes de production et d’activité dans les quatre zones clé (avec ou sans Niayes, dans ou hors du tissu urbain dense) d’agriculture que nous avons identifiées. De plus, la durabilité intrinsèque et exogène des exploitations, au sens de Godard et Hubert (2002), est variable selon les types de systèmes de production et d’activité et les zones ;

- les intermédiaires et les consommateurs accordent beaucoup d’importance à la fraîcheur et au prix bon marché des produits de Niayes mais certains évoquent la limite de l’utilisation des pesticides et des eaux usées urbaines sur certains sites et considèrent les produits micro-jardins comme plus sains.

Enfin, la discussion confronte nos résultats avec la bibliographie et relève les limites de notre étude tout en soulignant les perspectives scientifiques et opérationnelles qu’elle offre.

La thèse montre la grande diversification de l’agriculture dakaroise et la nécessité d’instaurer une médiation entre les catégories d’acteurs pour une agriculture durable, un cadre de vie meilleur et une ville durable.