La labellisation, une étape importante pour le passage à l'échelle

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Fruits, Légumes
Pays : Bénin

Edgar Maxime Déguénon est le fondateur de l’Association pour le maintien de l’agriculture paysanne (Amap) du Bénin. Il nous parle de la certification Bio-SPG sur la base de son expérience à la tête, depuis dix ans, de l’Amap Bénin.

Quels leviers actionner pour passer à un marché de masse des produits bio et locaux ?

Il faudrait tout d’abord valoriser les produits locaux par leur qualité (standardisation, labellisation, certification via un système participatif de garantie - SPG, etc.) ; résoudre la question de l’approvisionnement en emballages appropriés ; soutenir l’acquisition d’équipements et matériels de transformation modernes et appropriés ; faciliter la mise en place de fonds de roulement aux agri-entrepreneurs ; renforcer les capacités des hommes de presse et réseaux sociaux à se spécialiser sur la promotion des produits de terroirs béninois ; accompagner les acteurs des chaines de valeurs de produits locaux sur la mise en place et l’entretien de circuits alimentaires de proximités ; et favoriser les achats institutionnels de produits agricoles locaux.

Pour obtenir une labellisation, il faudrait travailler sur la qualité du produit, qu’il soit bio ou non, et sur l’emballage. Sur ce dernier point, nous rencontrons un problème d’approvisionnement car il n’existe pas d’unité de fabrication dans le pays. Par conséquent, dans le meilleur des cas nous avons recours à des emballages recyclés.

Vous avez une grande expérience sur la labellisation de produits bio. Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement du SPG ?

Le système participatif de garantie (SPG) est un type de certification qui repose sur l’implication de tous les acteurs au niveau national. Il s’agit des producteurs, des consommateurs, des ONG œuvrant pour l’agriculture biologique et durable, des instituts de recherche, des organisations paysannes et professionnelles faitières, des services classiques de certification.

Le cahier de charges a été conçu en trois phases sur une période de deux ans. La première phase a consisté en la consultation des acteurs par le biais d’un consultant, puis a suivi une série d’ateliers en vue de décrire tous les outils de la certification, dont le guide de certification, les fiches de traçabilité, le règlement intérieur du comité de régulation et d’évaluation (CRE). Tous ces outils ont été élaborés et testés afin de les améliorer.

La deuxième phase a consisté en la mise en place des organes de certification. Ces organes se situent à trois niveaux.

Les groupes de contrôle (GC) à la base, composés de trois à dix producteurs. Ils sont situés le plus proche possible les uns des autres, de sorte à faciliter le contrôle entre eux,

Le bureau local de contrôle et de certification (BLCC), composé d’un représentant de chaque groupe de contrôle, auxquels s’ajoute le représentant de la structure certifiée, ainsi que les représentants des consommateurs qui achètent effectivement les produits de la structure,

Le comité de régulation et d’évaluation (CRE) au sommet, composé de quelques membres du BLCC, de quelques consommateurs, des représentants de la recherche, les structures d’analyse.

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Propos recueillis en juillet 2018 par Murielle N’dah et édités en janvier 2019 par Isabelle Duquesne (CFSI)

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