Comment promouvoir le commerce agricole intra-africain ?

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Commerce international

Compte tenu des complémentarités possibles entre pays africains, le développement du commerce agricole régional est un élément décisif pour la sécurité alimentaire du continent. Cette étude du Gret analyse les principales difficultés qui y font obstacles : barrières tarifaires et non tarifaires, accès et coût d’accès aux marchés, limite de la production agricole, filières mal organisées, insuffisances de compétitivité par rapport aux produits importés et défauts de protection et de régulation des marchés, freins liés aux modes de consommation et facteurs de nature politique.

Photo : Arrière d'un camion au Nigéria © pjotter05/flickr

Les besoins alimentaires de l'Afrique sont amenés à augmenter au cours des prochaines années du fait de la croissance démographique et de l'évolution des habitudes alimentaires. L'Afrique a intérêt à produire elle-même l'essentiel des biens alimentaires consommés par sa population et sa capacité à le faire dépendra en grande partie de sa capacité à développer les échanges commerciaux régionaux de produits agricoles. 

Or, ces échanges sont aujourd'hui très minoritaires par rapport aux importations en provenance du reste du monde. Les principaux produits régionaux ainsi échangés sont le maïs et le riz, le bétail sur pied, et parfois les fruits et légumes; ainsi que le mil, les dérivés du manioc et l'huile de palme en Afrique de l'Ouest et le sucre et les produits laitiers en Afrique de l'Est. 

Outre la faiblesse de la production agricole elle-même, les principaux freins au développement de ce commerce intra-africain sont liés à la structuration des filières (intermédiaires multiples, coût élevé de la transformation,...), à l'insuffisance des infrastructures de transport, stockage et conservation et à la faible protection du marché régional pour l'Afrique de l'Ouest

A ces difficultés s'ajoutent des barrières non tarifaires diverses (lourdeur et défaut d'harmonisation des procédures, corruption, contrôles routiers excessifs), et le fait que les Etats ont parfois tendance à prioriser l'approvisionnement alimentaire immédiat de leur pays avec des mesures anti-communautaires. Les politiques agricoles régionales sont aussi difficiles à mettre en œuvre. En général, l'insuffisante association des divers acteurs de la société civile aux choix politiques tend à déséquilibrer le rapport de force au profit de quelques acteurs économiques dominants.

Les différentes initiatives et politiques régionales mises en œuvre en Afrique de l’Est ou en Afrique de l’Ouest méritent d’être davantage encouragées. Il apparaît primordial de renforcer et appuyer la participation des organisations professionnelles et de la société civile dans ces processus.