Au Burkina Faso : vers une entreprise sociale pour lutter contre la malnutrition infantile

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Autres céréales
Pays : Burkina Faso

Le Gret encourage la production et la distribution de farines infantiles locales dont la qualité répond aux standards internationaux, à prix accessible. Il accompagne également une expérience pilote de vente de bouillies prêtes à consommer dans les quartiers vulnérables de Ouagadougou. Après avoir subventionné le dispositif, il cherche à présent à le pérenniser avec un modèle d’entreprise sociale autonome.

Claire Kaboré est la représentante du Gret au Burkina Faso, Mamadou Soumaré est responsable agroalimentaire au Gret.

Pourquoi avoir mobilisé l’outil « Coup de pouce à la construction de stratégie de changement d’échelle[1] » ?

Depuis 2005, le Gret accompagne une trentaine d’unités de production de farines infantiles fortifiées fabriquées à partir de produits locaux. Ces farines, malgré leur prix bon marché, sont difficilement accessibles aux ménages des quartiers vulnérables dont le pouvoir d’achat est très faible. Nous avons eu l’idée de lancer la commercialisation de bouillies prêtes à consommer vendues en porte à porte, permettant aux ménages d’acheter quotidiennement pour leur bébé une portion de bouillie à un prix très modeste (50 FCFA). Ces bouillies sont vendues sous l’appellation « Laafi benré » (bouillie de la santé en langue locale mooré). Depuis 2012, nous intervenons dans la promotion et la distribution des produits Laafi Benré dans quatre quartiers non lotis de Ouagadougou, très denses et souvent exclus des circuits de commercialisation de produits de qualité (voir l’entretien avec Estelle Juré du Gret en 2015). Comme nous ciblons des populations défavorisées, l’équilibre financier du modèle est un défi sur lequel nous avons travaillé grâce aux deux « Coups de pouce » successifs (2015 et 2017).

Que vous a apporté le premier appui en 2015 ?

Lors de cette première étape de notre réflexion, l’appui de la Fabrique, un incubateur d’entreprises sociales, a été déterminant pour prendre du recul. Ils ont fait un travail de terrain en allant à la rencontre des clients, des unités de transformation de farines infantiles, des préparatrices et des vendeuses des kiosques. C’était important que cela ne soit pas le Gret qui interroge les différentes parties prenantes mais un acteur extérieur avec, en plus, une vision très commerciale de leur métier.

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Propos recueillis en mai 2019 par Marie Drique et Chloé Judalet (CFSI), édités par Hélène Basquin Fané (CFSI)

Pour creuser le sujet :

[1] Dispositif financier du programme Pafao qui met à disposition des organisations une enveloppe de 20 000 euros maximum pour tout type d’activité servant à construire une stratégie de changement d’échelle des innovations qui connectent agriculture familiale et marchés domestiques.