Adapter les règles commerciales aux besoins des filières riz et sucre en Afrique de l'ouest

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Commerce international

En Afrique de l’Ouest, la production de riz et de sucre est insuffisante. Les importations, qui couvrent une part importante des besoins de consommation (40 % pour le riz, 50 % pour le sucre), questionnent la souveraineté alimentaire de ces pays.

L'évolution des réglementations commerciales en Afrique de l'Ouest s'est traduite par une simplification et une diminution des tarifs douaniers. Pour le secteur du riz, le tarif extérieur commun (TEC) mis en place dans la zone UEMOA en 2000 est particulièrement peu protecteur. L'objectif à l'époque était d'assurer en priorité l'accès au riz des populations urbaines pauvres, cela s'est fait aux dépens de la stimulation de la production locale.

La mise en place de mesures de protection fortes n'est toutefois pas une garantie de développement de la production locale. Au Nigéria, des mesures d'interdictions des importations étaient en vigueur de 1985 à 1995 mais il n'y a pas eu d'effets durables sur la maîtrise des importations qui sont reparties à la hausse une fois les mesures levées. Faute de soutien à la production suffisant, ces mesures ont donc été globalement inefficaces.

Le riz fait actuellement l'objet d'hésitations dans les discussions sur le TEC, entre le choix de soutien à la production compte tenu des potentialités de la région (position du Ghana en faveur d'un droit à 20 %), et d'une meilleure accessibilité. En dépit des difficultés du processus, l'intégration régionale en Afrique de l'ouest peut aider à pérenniser les filières locales en élargissant la gamme des instruments utilisés avec une protection plus fine, en adéquation avec les spécificités des secteurs.

La réglementation tarifaire européenne

Dans l'UE certains produits comme la tomate font l'objet de systèmes de protection très complexes : la taxation est modulée selon les périodes de l'année et en fonction du prix d'entrée des tomates importées, afin de garantir que ces tomates n'arrivent pas sur le marché européen à un prix trop faible.