Adaptation des exploitations agricoles familiales à la crise cotonnière en Afrique centrale

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français

La filière coton de l’Afrique centrale connait une crise qui affecte les économies nationales, les acteurs de la filière et les exploitations agricoles (EA) productrices de coton.

La crise cotonnière se traduit par une baisse importante de la production, des recettes d’exportations et du produit intérieur brut des pays concernés.  Les producteurs, voyant leurs revenus cotonniers baisser, réagissent et cherchent à diversifier leurs cultures. On constate que les exploitations agricoles dont les stratégies dépendent encore essentiellement du coton, en termes d’assolement et de revenus, voient leurs revenus baisser de manière sensible, alors que celles qui arrivent à développer des stratégies de diversification arrivent à maintenir, voire augmenter leurs revenus. En Centrafrique, par exemple, la plupart des producteurs qui ont tenté de diversifier leurs cultures, sont en phase de capitalisation et disposent d’une force de travail supérieure à la moyenne ; certains développent l’élevage bovin marchand et d’autres, les vivriers marchands. Toutefois bien que les exploitations agricoles en Afrique centrale aient une réelle capacité d’adaptation au changement, une bonne stratégie de diversification ne peut s’exprimer que dans un environnement favorable. C’est pourquoi ce comportement reste minoritaire.

Si cette tendance à la baisse de la contribution du coton à l’économie nationale se poursuit au cours des prochaines années, les filières risquent de disparaître, ce qui augmentera la pauvreté et l’insécurité alimentaire des populations en zone de savanes d’Afrique centrale. Cela pose, de manière plus globale, la question du développement des zones de savanes, supporté surtout par le coton ces dernières décennies. Cette étude recommande aux Etats de prendre des mesures pour accompagner et appuyer ces zones de savanes dans cette période d’incertitude, afin d’offrir des opportunités à la majorité des ruraux de ces zones pour éviter la marginalisation de certaines d’entre elles.