Le Festival ALIMENTERRE à l’Académie du climat !

Le 9 novembre, l’Académie du climat a accueilli une projection du film Uar – The resilient organisée par Bio Consom’acteurs. Après une introduction d'Anne-Françoise Taisne, déléguée générale du CFSI, un débat riche s'est déroulé entre les 6 intervenants (Marc Dufumier, Benoît Biteau, Sabine Bonnot, Étienne Gangneron, Carole Piette, Vincent Rousselet) et le public.

Les participants ont été invités à questionner la compatibilité du modèle agro-industriel avec une bio, locale et équitable, dans un contexte de crise climatique.

S’il existe bien des solutions techniques en agriculture pour faire face à la crise climatique, c’est la notion de résilience qui était au cœur du débat : la résilience des revenus des agriculteurs et la résilience des modes de production.

Tous les intervenants se sont accordés à dire que les revenus des agriculteurs sont insuffisants. Ils ont pointé la responsabilité des politiques agricoles, notamment celle de la PAC, et des politiques commerciales internationales qui font des denrées alimentaires « une simple monnaie d’échange ». L’attribution des aides, basée sur la taille de la structure agricole, favorise la concentration des exploitations.

« 80% de l’enveloppe de la PAC va à 20% des agriculteurs les plus pollueurs. », Benoit Bîteau.

Le commerce international a été largement questionné puisqu’il met injustement en concurrence les paysans du « Nord » et ceux du « Sud » alors que pour un même produit agricole, le travail fourni par les uns et les autres, ainsi que l’impact de l’agriculture conventionnelle du « Nord » et celui de l’agriculture familiale et paysanne du « Sud » sur l’environnement ne sont pas les mêmes. Aussi, les différences de productivité impliquent des écarts de rémunération colossaux.

« Les logiques d’économie de marché ne servent ni les agriculteurs ni les consommateurs. » , Benoit Bîteau.

Le commerce équitable est apparu comme une des solutions à ces problèmes de revenus dans la mesure où il garantit un prix plancher.

Tous les intervenants s’accordaient sur la nécessité d’une transition des modes de production vers une agriculture plus familiale et diversifiée, qui créé plus de valeur ajoutée et de meilleurs revenus.

Pour la majorité des intervenants, le bio et les modes de production industriels semblent peu compatibles dans un contexte de dérèglement climatique. Pour garantir la préservation du vivant, le bio doit reposer sur des exploitations agroécologiques et paysannes alors que, selon Carole Piette, « l’agriculture industrielle vise la concentration, la spécialisation, la globalisation et l’intensification ». Le bio-industriel n’est pas durable.

L’agriculture peut avoir des bienfaits sur l’environnement ou en tous cas atténuer le dérèglement climatique, en particulier grâce l’agroécologie, par exemple en séquestrant le carbone mais surtout en en produisant moins. L’agroécologie a un rôle capital pour la préservation et la restauration de la biodiversité. Elle devrait donc être rémunérée pour les services écosystémiques rendus.

 

Témoignage de Pol, participant à l’événement :

Qu'est-ce que la projection vous a apporté ?

La projection m’a apporté un regard nouveau sur les problématiques agricoles liées au dérèglement climatique. C’est le premier film dans lequel j’ai pu observer un agriculteur du « Nord » s’inspirer de pratique du « Sud », point de vue encore peu exploité. La pluralité des intervenants, leur haut niveau d’expertise sur la question et leur diversité a permis de construire un débat enrichissant, entremêlant plusieurs visions, plusieurs réalités et plusieurs sensibilités.

Qu'est-ce que vous avez aimé ?

La durée de la projection était propice au bon déroulé de l’évènement. Ce court métrage était percutant, il allait droit au but et n’empêchait pas la tenue du débat par la suite. Bien sûr, cette organisation était couplée d’invités de choix, qui ont porté un discours pertinent, apportant autant de théorie que d’arguments pratiques.

Connaissiez-vous le festival et ses problématiques avant/qu'est-ce qui vous a fait le connaître ?

Je ne connaissais pas le festival et ses problématiques avant d’assister à cette projection débat. C’est par le biais d’une amie que j’ai eu connaissance de ce festival. Je me suis par la suite intéressé aux différents évènements via les réseaux sociaux et plus particulièrement Instagram.