La tournée, c'est fini!

 

Chaque année, plusieurs invités internationaux viennent témoigner de leurs expériences pendant une quinzaine de jours à travers la France dans le cadre du festival ALIMENTERRE. Ils se joignent au millier d’intervenants pour assurer un regard croisé des enjeux et des solutions dans le monde, pour une agriculture et une alimentation durables et solidaires.  Du 12 au 26 novembre 2018, le CFSI a accueilli des invités venus du Bénin, du Burkina Faso, et du Mali.

Pour Tanguy Gnikobou, jeune activiste béninois ayant entre autres fondé une ferme agroécologique, cette tournée fut une très belle expérience. Il a pu constater la force du réseau ALIMENTERRE, en appréciant l’autonomie et l’engagement de chaque relais local, et la diversité des évènements proposés. Pour lui, l’Europe a beaucoup à apprendre des pays du sud en matière d’agroécologie. Cependant, il affirme avoir été très impressionné par les techniques d’animation des organisateurs pour rendre le public actif, et voudrait s’en inspirer pour sensibiliser autrement au Bénin.

Hindatou Amadou, chargée du plaidoyer et du genre au sein de l’Association pour la Promotion de l’Elevage au Sahel et en Savane (APESS[1]), était enthousiaste : « j’ai été très bien reçue par des gens très ouverts qui ont l’habitude d’accueillir des étrangers ».  Cette tournée lui a appris à être mobile : « bien que je sois d’un peuple nomade, je ne suis pas habituée à me déplacer aussi régulièrement ». Pour elle, la visite de lycées agricoles impliqués dans le festival a été très intéressante : « ils préparent les jeunes aux métiers agricoles et  sont  très bien dotés en matériel, avec pour la plupart des fermes d’expérimentations ». Elle a aussi été très impressionnée d’intervenir dans un amphithéâtre à Nancy devant 300 personnes. Pour Hindatou : « l’Afrique, qui connait une forte urbanisation, court le risque d’imiter le système agricole européen alors qu’elle devrait miser sur l’agroécologie ». Et de conclure : «  les jeunes pensent qu’ils ne peuvent rien faire alors que c’est eux qui vont construire la société de demain ».

Mariama Ouologuem, coordinatrice de l’association Djoliba[2], membre de l’ONG ADESAF et militante écologiste, a vraiment compris ce qu’était le festival ALIMENTERRE grâce à la tournée. En visitant les lycées agricoles, elle a réalisé qu’il était important d’impliquer et de sensibiliser les jeunes, et voudrait dorénavant impliquer plus de jeunes dans ses activités au Mali. Elle a été impressionnée par la grande diversité de légumes présents en France, et s’est vue offrir des semences. En visitant des élevages, elle a pointé du doigt le fait que les animaux étaient vus comme des « machines à produire », et les éleveurs étaient engrainés dans un cycle infernal. « Ici, on exploite trop les animaux ».

Des adresses ont été échangées et des contacts ont été pris. Cette tournée, riche en partages, découvertes et ouverture sur le monde, a été un franc succès.  

Nous remercions fortement tous les organisateurs locaux, ainsi que les coordinateurs territoriaux, qui ont contribué à cette réussite, que ce soit au niveau de l’accueil, de l’animation des projections/débats, de l’hébergement, de la prise en charge des intervenants pour leur train ou autres.

Lien vers la vidéo du bilan de la tournée des intervenants internationaux

[1] https://www.apess.org/

[2] https://vimeo.com/132452053