Un outil d’autodiagnostic des pratiques agroécologiques pour les organisations paysannes

Chacun ayant sa propre vision de l’agroécologie, cette pratique reste aujourd’hui un concept large et multiforme. Par ce guide, l’objectif de SOS Faim Belgique est de proposer une méthodologie concrète de diagnostic des pratiques agroécologiques.

Un outil pour évaluer la place de l’agroécologie dans les pratiques paysannes

Nombreux sont ceux qui se perdent dans ce panel de définitions et rencontrent des difficultés à se positionner vis-à-vis de l’agroécologie. Si certains préconisent sa dimension sociale « paysanne », d’autres se concentrent essentiellement sur son aspect environnemental et négligent ses autres critères. En partant de ce constat, l’organisation belge SOS Faim a interrogé ses partenaires  autour de la question de l’agroécologie pour recueillir des retours d’expériences. A partir de ce travail, SOS Faim s’est lancée dans la construction d’un outil méthodologique afin que les organisations paysannes puissent évaluer la place de l’agroécologie dans leurs pratiques. Le guide d’utilisation de cet outil a été édité début 2020.

Un outil participatif, centré autour de 13 principes

Cet outil « autodiagnostic des pratiques agroécologiques en milieu paysan » repose sur une grille d’analyse construite autour de 13 principes classés selon trois dimensions : environnementale ; socioéconomique ; politique et organisationnelle. Ces principes se déclinent en 36 éléments dont leur évaluation permet aux organisations paysannes de réaliser un autodiagnostic de la manière la plus fine possible. Ce type de diagnostic, participatif et partagé, repose essentiellement sur les perceptions des populations, qui sont la principale source de données. La réalisation de cet autodiagnostic prend place dans le cadre d’un atelier de 3 jours, durant lequel l’ensemble des membres d’une organisation paysanne est réuni.

Un outil favorisant le dialogue au sein des organisations paysannes

L’outil a déjà été testé sur divers territoires : le Burkina Faso, le Sénégal et le Pérou. De ces premières expériences, il en ressort que ce diagnostic est un puissant moyen de favoriser le dialogue au sein d’une organisation paysanne et amène à appréhender les dimensions de l’agroécologie de manière plus globale. En outre, il est un outil d’animation et de renforcement des capacités d’un groupe, pour  réfléchir sur ces questions de transition agroécologique. Etant un diagnostic reposant sur des méthodes d’évaluation qualitatives, cet outil n’est pas un diagnostic scientifique des pratiques agroécologiques.

Un outil flexible et ouvert à un large public

Même si ce diagnostic a été pensé initialement pour les organisations paysannes, il peut néanmoins être utilisé par un large panel d’acteurs territoriaux : collectivités locales, associations, consommateurs etc. Il est donc flexible et adaptable à tout type de public. Les équipes d’animation qui se serviront de ce guide méthodologique comme support de travail, auront une marge de liberté pour organiser leurs ateliers.