Consommer Burkinabè : Le Baobab suscite la réflexion à Ouagadougou

Dans le cadre du Festival AlimenTerre 2019, l’association le Baobab a initié le jeudi 14 novembre, à l’Institut Panafricain de Développement Afrique de l’Ouest et du Sahel (IPD AOS), une rencontre d’échanges autour des problématiques du Consommer Burkinabè et de l’agroécologie. L’activité a été agrémentée par le documentaire « Burkinabè Bounty, agroécologie au Burkina Faso » de la réalisatrice Brésilienne Iara Lee.

Le festival AlimenTerre est organisé chaque année du 15 octobre au 30 novembre dans plusieurs pays du monde. Pour la première fois au Burkina Faso, l’association le Baobab en accord avec le Comité Français pour la Solidarité Internationale (CFSI), structure coordonnatrice du festival, a décidé d’y tenir l’événement dont le but est de permettre aux citoyens de contribuer à la construction de systèmes alimentaires durables et solidaires et au droit à l’alimentation.

D’entrée de jeu, Fulgence Yaméogo, coordonnateur de projets au sein de l’association Baobab a précisé que, l’objectif en organisant le festival au pays des Hommes intègres est de créer un cadre de concertation autour du Consommer Burkinabè, une question très sensible sur le volet économique et environnemental. Le 14 novembre, étudiants, travailleurs, défenseurs de l’agroécologie ont donc eu le privilège de suivre une projection du documentaire « Burkinabè Bounty, agroécologie au Burkina Faso », avant de faire valoir la force de leurs arguments sur le Consommer local. Il faut noter que le film en question montre les tactiques créatives utilisées par les Burkinabè pour reprendre le contrôle de leur nourriture, de leurs semences, et de leur avenir, face à l’invasion de l’agro-industrie.

Une image du documentaire ” Burkinabè Bounty, agroécologie au Burkina Faso”.

A l’issue de la projection, l’expert-comptable Zackari Badini un des trois panelistes de la soirée a déclaré que, les Burkinabè sont juste des militants du « Consommons Burkinabè ». Rares sont ceux qui le mettent en œuvre, poursuit-il. Pour un véritable essor du « consommons Burkinabè », il a invité ses compatriotes à devenir des développeurs capables de trouver des solutions innovantes autour du local. Sur la question de l’agroécologie, le président de l’Association Inter-zone pour le Développement en Milieu Rural (AIDMR) Ablasse Compaoré a confié qu’elle peut nourrir convenablement l’humanité. Pour étayer son propos, Ablasse Compaoré s’appuie sur le fait que l’agroécologie s’inscrit dans la durabilité tout en respectant l’homme et la nature. Par la suite Mr Boly consultant Marketing communication et événementiel n’est pas passé par quatre chemins pour dire que, les transformateurs de produits Burkinabè doivent travailler à ce que leurs produits soient constamment disponibles dans de bons emballages, avec la même bonne qualité de départ.

Une vue des trois panélistes. Au milieu Ablasse Compaoré, à sa droite Zackari Badini ( entrain d’écrire) et à sa gauche Mr Boly).

Des Festivaliers s’expriment à l’issue du panel

Au terme de l’intervention des trois panélistes ci-dessus cités, Nourou Zoungrana étudiant diplômé en géographie a laissé entendre que, le documentaire vient lui rappeler l’importance de soutenir les paysans en consommant leurs produits. Il estime aussi que l’état doit subventionner les producteurs, afin qu’ils produisent en grande quantité.

Le documentaire a complétement convaincu Nourou Zoungrana sur l’importance de soutenir la production locale.

Parlant de l’agroécologie, Nourou Zoungrana n’a pas manqué de dire qu’elle demeure un concept qui souffre en Afrique du fait des difficultés que les uns et les autres ont à le comprendre. Toutefois le futur environnementaliste reste convaincu que les populations finiront par comprendre cette pratique culturale, grâce aux efforts de sensibilisation des projets et associations.

Ouérme Zackaria coordonnateur de l’association Jeunesse Vison Action a, pour sa part, souhaité que le film « Burkinabè Bounty, agroécologie au Burkina Faso » soit mis à la disposition de tous les Burkinabè. Il a proposé également que les produits Burkinabè soient davantage présentés sous l’angle de leurs bienfaits nutritionnels, pour attirer le plus de consommateurs. Après l’IPD AOS le festival AlimenTerre déposera ses bagages le 20 novembre prochain à l’université Joseph Ki-Zerbo avec le même programme d’activités.

Sougrinoma Ismaël GANSORE

Novembre 15th, 2019 | par afriktilgre@