Au Burkina Faso, la construction de la filière du fonio biologique

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Thématiques : Agriculture durable, Transformation et filière
Filières : Autres céréales
Pays : Burkina Faso

Philippe Ki, coordonnateur de programmes au sein de l’organisation Aprossa – Afrique Verte Burkina, revient sur la nécessité de promouvoir l’agriculture biologique à toutes les échelles, et de créer une faitière nationale du fonio, capable de porter la filière de manière durable.

Grâce au dispositif du programme Pafao « Coup de Pouce à la construction de stratégies de changement d’échelle », Aprossa a réussi à donner un second souffle à cette filière qui était en déclin.

Pourquoi développer une filière de fonio biologique ?

Le fonio fait partie, comme le quinoa, des superfoods. Cette céréale contient beaucoup de fibres alimentaires et est exempte de gluten et de sucres, elle peut donc être prescrite médicalement à des personnes souffrant de diabète, d’intolérance au gluten, d’obésité ou encore d’insuffisances du métabolisme car elle est facile à digérer. Dans nos réunions de concertation multiacteurs, nous avions donc convié l’Ordre des médecins pour les inclure dans la réflexion visant le développement de la filière.

Nous avons obtenu la certification biologique pour le fonio, délivrée par Ecocert. Une chose est que le fonio a en lui-même des vertus, mais une autre est qu’il faut éviter d’empoisonner le consommateur avec des pesticides, engrais chimiques etc.

Donc pour aller au bout de notre logique, nous avons décidé de lancer une production en bio pour que le fonio soit sain une fois pour toutes. Nous sommes parvenus à renouveler deux fois de suite cette certification et celle en cours expire en mars 2021. Pour toutes ces raisons, le fonio est intéressant aussi bien pour le marché burkinabè, ouest-africain, qu’international.

Pourquoi avoir misé sur l’export vers l’Europe en premier lieu ?

Accéder au marché européen est la reconnaissance d’une qualité irréprochable, il est impossible d’y insérer un produit tant que la traçabilité n’est pas garantie. Au niveau local, en revanche, les conditions de mise en marché ne sont généralement pas exigeantes. Nous avons déjà acheminé deux tonnes de fonio vers les marchés français et européen par l’intermédiaire d’Ibémi (organisation impliquée dans la promotion des produits locaux de la région Ouest du Burkina). Nous attendons les retours pour voir ce que cela donne.

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