Terres volées : comment la surconsommation en Europe alimente les conflits fonciers dans le monde

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Impact des choix de consommation

L'ONG les Amis de la Terre publie un rapport qui examine les liens souvent occultés entre nos pratiques de consommation, les besoins en terre qui en découlent, et ainsi leur impact sur la sécurité alimentaire au Sud.

Contrairement à la croyance populaire, la faim n'est pas due à un manque global de nourriture produite dans le monde. Elle résulte de la pauvreté d'une partie de la population mondiale qui n'a pas accès aux ressources et moyens de production suffisants pour produire ou acheter des aliments en quantité suffisante. Mais nous n'avons pas toujours une idée très claire dont la façon dont nos modes de consommation peuvent être liés à cette insuffisance d'accès aux ressources dans les pays où la faim sévit. Pourtant l'accès à la terre est particulièrement menacé avec la pression exercée par une demande sans cesse croissante en nourriture, mais aussi en énergie, en bois pour fabriquer papier et meuble, en matières minérales extraites pour construire nos maisons et nos routes, sans oublier les minerais pour nos ordinateurs et téléphones portables. Dans tous les produits que nous consommons, nous consommons aussi les terres "incorporées", c'est-à-dire utilisées tout au long de la chaîne de production. D'immenses étendues sont nécessaires pour faire fonctionner nos sociétés industrialisées.

L'empreinte Terre des européens

Les empreintes terres diffèrent fortement d'un pays et d'une région à l'autre. Pour faire face à la consommation des Européens, de vastes superficies sont mobilisées sur toute la planète. L'Europe dépend en effet fortement des terres d'Etats étrangers, à commencer par la Chine et l'Inde, ce qui en fait le continent le plus dépendant d'importations de terres. Environ 40 % des terres consommées chaque année par l'Europe sont en dehors de ces frontières. Les pays aux plus fortes importations de terres sont l'Allemagne et le Royaume-Uni.

Au niveau mondial, c'est la production de viande et de produits d'origine animale qui a l'empreinte la plus importante, notamment à cause de l'alimentation nécessaire au bétail. Les sociétés où l'on mange beaucoup de viande ont plus grande empreinte terre.

La terre, une ressource limitée

La quantité de sol utilisable sur la planète n'est pas extensible à l'infini. Les terres ont de multiples usages et fonctions qui entrent de plus en plus en concurrence les uns avec les autres. Comme l'Europe monopolise une quantité croissante de terres dans les autres régions du monde, cela créée une concurrence directe avec les besoins des populations locales qui voient leurs moyens de subsistance menacés.

Pour réduire l'empreinte terres de l'Europe, il est crucial de changer nos pratiques de consommation et même nos modes de vie. Cela inclut une baisse de la consommation de viande, et la chasse à tous les gaspillages, de nourriture en particulier, dans les circuits de distribution. Les politiques publiques doivent intégrer des analyses d'empreinte, et la fixation d'objectifs concertés.

Voir l'appel du 18/03/2013 d'une coalition d'ONG pour demander à l'Union Européenne de réduire la consommation de terres de l'Europe