Semences locales, engrais biologiques et circuits courts

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Légumes
Pays : Mali

Dans le cadre d'un projet porté par Ie Réseau des Horticulteurs de Kayes (RHK) et le Grdr au Mali

Photo : pilage de graines de neem (insecticide naturel) © RHK

Au Mali, la production horticole ne permet pas de satisfaire la demande locale, notamment sur le marché de la ville de Kayes. La région de Kayes se désenclave de plus en plus grâce au développement d’axes routiers : les produits extérieurs arrivent facilement. Les producteurs locaux peinent à maintenir leur position sur le marché.

En partenariat avec le GRDR, le Réseau des horticulteurs de Kayes (RHK) mise sur la réduction drastique des coûts des engrais et des semences, sans baisse de la qualité. Grâce aux semences locales et aux techniques d’agroécologie tropicale, les producteurs horticoles de la région de Kayes limitent leur dépendance aux firmes productrices d’intrants.

Semences locales et autonomie des paysans

Dans la région de Kayes, les semences d’oignons étaient la chasse gardée des firmes semencières et le goulot d’étranglement des agriculteurs : les semences hybrides F11 exigeaient un renouvellement coûteux chaque année. Grâce à des formations sur la production biologique de semences, ainsi qu’à l’implication de la recherche agronomique et du service semencier national, les organisations membres du RHK ont repris en main le marché des semences d’oignon « Violet de Galmi ».

Les producteurs peuvent acheter au RHK les semences locales biologiques d’oignons à 3 500 FCFA les 100 grammes contre 6 000 FCFA pour les semences produites par les firmes étrangères.

Une diffusion large des techniques d’agroécologie tropicale

Le RHK et le GRDR produisent régulièrement des émissions de radio pour sensibiliser aux dangers de l’utilisation non maîtrisée des pesticides et des engrais chimiques et pour vulgariser les techniques de fumure organique et de biopesticides (à base de neem, de piment, d’ail et de gingembre). Les producteurs utilisent moins d’intrants chimiques et économisent 30 à 40 % de leurs charges de campagne.

Des circuits courts vers les entreprises

Les producteurs de Diamou et de Bafoulafé ont réussi à organiser un marché au sein de la cimenterie Diamond Cement (société indienne de 400 salariés). Le directeur a accordé un espace pour aménager un marché attenant à l’usine et a mis des véhicules à disposition pour l’approvisionnement chaque dimanche. [...]

   

Sur cette expérience, retrouvez le témoignage d'Ibrahim Sarr