La protection sociale pour la sécurité alimentaire

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Faim et malnutrition

Le "Groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire et la nutrition" a été créé en 2010 dans le cadre de la réforme du Comité de la sécurité alimentaire mondiale (CSA) pour émettre des avis fiables contribuant à l’élaboration des politiques publiques. Dans ce rapport, les expériences de protection sociale sont examinées et des propositions sont faites pour davantage d'efficacité en matière de sécurité alimentaire.

Les systèmes de protection sociale ne doivent pas être considérés comme des "poids morts" dans les budgets des Etats. La mise en œuvre de programmes de protection sociale est non seulement juste sur le plan moral et juridique mais aussi bénéfique la sécurité alimentaire et la croissance économique. En empêchant la dégradation des ressources et en réduisant le risque que comporte l'investissement chez les pauvres, la proctection sociale peut s'avérer très efficace pour lutter contre la pauvreté et la faim, tout en stimulant la croissance économique.

Au delà de l'importance de l'existence d'une telle politique, les recommandations adressées aux décideurs sont :

- les systèmes de protection sociale doivent poursuivre une stratégie sur deux fronts de nature à maximiser leur incidence positive sur la sécurité alimentaire, en fournissant une assistance essentielle à court terme et en améliorant les moyens de subsistance à long terme. Cela suppose des liens étroits entre la protection sociale et des secteurs complémentaires comme l'éducation, la santé, l'agriculture ;

- la protection sociale doit être prévisible et fiable afin de contrer la vulnérabilité et les aléas que les moyens de subsistance, qui sont une source fondamentale d'insécurité alimentaire. Les systèmes de protection sociale doivent être conçus pour répondre rapidement à des crises telles que les flambées des prix alimentaires, les sécheresses ou les inondations ;

- les programmes doivent être fondées sur une approche par les droits avec des mécanismes de reddition de compte,qui font de la protection sociale un droit opposable au lieu d'un acte de charité ;

- puiqu'un grand nombre de personnes souffrant d'insécurité alimentaire sont des petits exploitants, la protection sociale doit fournir un soutien direct aux moyens de subsistance des paysans.