Producteurs agricoles : victimes, acteurs ou sauveurs des changements climatiques ?

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Climat et énergie

La question principale du rapport de SOS Faim est de déterminer le rôle de l’agriculture dans les changements climatiques actuels. L’agriculture est-elle la cause majeure des changements climatiques ou au contraire la solution ? Selon la façon dont elle est pratiquée, l’agriculture, peut être acteur responsable, victime mais aussi acteur de solution des changements climatiques.

Tout un modèle à revoir

Les solutions à apporter doivent concernées le secteur agricole et agroalimentaire qui sont les domaines les plus émetteurs de CO2  mais ne doivent pas être pensé isolément des autres crises alimentaires, énergétiques, financières… La solution ne repose pas seulement sur le changement du modèle agricole  mais sur un changement global du modèle de développement des sociétés.

Le réchauffement climatique vécu par les paysans du Sénégal

Les changements climatiques ont des impacts négatifs sur la sécurité alimentaire car brouillent les repères des paysans qui leur permettent de minimiser les risques dans l’organisation de son activité agricole. Mais les agriculteurs familiaux, de par l’interaction permanente avec leurs milieux, font preuve d’une grande capacité d’adaptation et ont rapidement mis en place des stratégies répondant aux changements climatiques : le maintien de systèmes de cultures diversifiées, l’association de cultures et des systèmes de couverture végétale permanente, ...

Des pratiques qui posent question dans l’équation changements climatiques-agriculture

  • les agrocarburants et notamment la politique de l’UE et de plusieurs pays africains en faveur de cette production qui a des effets néfastes sur sécurité alimentaire et  l’environnement.
  • La surconsommation de viande qui implique la multiplication des élevages intensifs et l’augmentation des plantations de soja pour nourrir le bétail.
  • le gaspillage alimentaire et agricole : pour l’ensemble des pays développés, le gaspillage alimentaire varie entre 30 et 40 % de la production de nourriture.
  • le modèle agricole et alimentaire néolibéral qui donne la priorité au marché : depuis des décennies les pays industrialisés ont basé leur développement agricole sur l'augmentation de la productivité, la mécanisation, la concentration des exploitations. Ce modèle a permis une baisse des prix mais le revers de la médaille n’est pas glorieux : pollution environnementale, disparition des paysans dans les campagnes, danger pour la santé des consommateurs.
  • le transfert des technologies Nord/Sud : le transfert se fait essentiellement du nord vers le sud via la révolution verte. Or on sait aujourd’hui que le modèle appliquée au nord a des conséquences négatives en terme environnemental et social, il n’est donc pas forcément bon de reproduire à l’identique ce modèle dans les PED.
  • les feux de brousse et la culture sur brûlis : certaines pratiques dans les PED sont émettrices de GES.

Les principales revendications politiques pour lutter contre les changements climatiques

  • Mettre en place un fonds régional de soutien aux stratégies paysannes d’adaptation aux changements climatiques
  • Permettre un transfert de technologie qui rencontre les préoccupations des paysans
  • Renforcer l’information et la sensibilisation sur les changements climatiques à destination des populations rurales pour mieux comprendre l’incidence de leurs comportements sur l’environnement
  • En dehors de la production alimentaire et agricole, soutenir les autres processus du système alimentaire, comme la transformation, la distribution,…