Des partenariats public-privé pour lutter contre la malnutrition ?

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Faim et malnutrition

Cette note de Mirdynn Denizeau, du Gret, propose une réflexion sur l'établissement de partenariats public-privé (PPP) pour mener des actions efficaces contre la malnutrition. Si les PPP sont fréquents dans le cadre de l'accès aux services essentiels, leur application à la lutte contre la faim n'en est qu'à ses débuts. Il semble pourtant que sur ce thème de santé publique, l'alliance entre structures publiques et privées donne des résultats encourageants.

La rentabilité économique au service d'un impact social positif

Il est difficile pour les familles de milieux défavorisés de fournir à leurs enfants une alimentation qui répondent à leurs besoins nutritionnels à partir des produits bruts financièrement accessibles. Pour prévenir la malnutrition infantile, le Gret met en œuvre un dispositif qui met à disposition des familles pauvres des compléments alimentaires fortifiants adaptés à leurs revenus et à leurs habitudes alimentaires, aux besoins nutritionnels de l’enfant et aux normes de qualité internationales. Pour cela, il soutient la fabrication locale de ces aliments par de petites entreprises privées, qui sont à même de fournir des produits et/ou services en quantité. Afin d'assurer la qualité et l'accessibilité de ces aliments pour les plus vulnérables, les institutions publiques partenaires ont pour rôle de créer et faire respecter les conditions (juridiques, commerciales, etc.) favorables au développement de ces petites entreprises, avec des mesures incitatives, une offre de formation, etc.

Des difficultés persistantes

Le développement de marchés locaux de compléments alimentaires fortifiés se heurte à différents obstacles. Parmi eux, la concurrence directe (et déloyale) des multinationales, qui inondent les marchés de produits importés, non adaptés aux contextes locaux. Les normes internationales de qualité sont peu connues et peu respectées dans les pays concernés alors que les besoins des populations en compléments alimentaires de qualité sont réels. Une confusion existe aux yeux des consommateurs avec le débat sur les substituts au lait maternel, qui sont interdits dans plusieurs pays. Enfin, les stratégies nationales de nutrition, de même que les institutions internationales qui travaillent sur la thématique dans ces pays, ne promeuvent pas toujours la production locale. Le Gret émet donc plusieurs recommandations, à destination des pouvoirs publics et des bailleurs de fonds des pays touchés par la malnutrition infantile, pour aller vers la mise en œuvre de PPP efficaces.