Au Niger : fournir les zones minières en légumes sains

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Légumes
Pays : Niger

Nahé Alassan est le responsable d’Eau Vive Niger. Nassirou Mamane est conseiller technique infrastructures et génie rural. Eau Vive accompagne le développement du maraîchage à Makalondi, à proximité de mines aurifères. Soutenues par les autorités locales, les populations plantent des haies vives, utilisent des techniques de fertilisation organique et se mettent en relation avec les commerçants approvisionnant les familles des travailleurs des mines.

Pourquoi développer le maraîchage à Makalondi ?

L’idée était de mobiliser la ressource en eau, de la canaliser vers les parcelles pour le maraîchage et de créer une pépinière pour lutter contre la déforestation. D’autant plus qu’avec l’afflux de population sur les sites miniers, un marché important existe à proximité. Les commerçants qui fournissent les sites s’approvisionnent à Niamey, avec des légumes venant d’autres régions et de l’extérieur du pays, comme pour la tomate concentrée et les pommes de terre. 

Êtes-vous parvenus à fournir le marché des sites miniers ?

Il n’a pas été difficile de convaincre les villageois d’abandonner la coupe du bois car la ressource se fait de plus en plus rare et la rémunération n’est pas élevée (risque de pourrissement, faible pouvoir de négociation). Six groupements maraîchers se sont élargis et 4 nouveaux se sont créés : au total 388 personnes se sont engagées dans l’activité.

L’association partenaire (l’Association pour la promotion des jeunes déscolarisés, APJD) a recruté un animateur qui a recensé les restaurateurs et les commerçants des sites miniers, puis les a mis en relation avec groupements (information sur les quantités disponibles, sur la fraîcheur des produits). La plupart des productions sont écoulées sur les sites miniers mais aussi sur le marché de Makalondi et à des semi grossistes qui viennent d’ailleurs pour acheter les légumes.

Nous avons mis en place un système de fiches à remplir chaque semaine sur la commercialisation. Un enseignant a aidé à la collecte des données. 124 producteurs (familles ou individus) ont rempli ces fiches : leur chiffre d’affaires s’élève à  63 000 FCFA par producteur sur la campagne 2015-2016.

Quels sont les chantiers à venir ?

En premier lieu, travailler sur la conservation, la diversification des spéculations et la structuration en coopératives. 

Ensuite, nous installerons d’autres équipements et ouvrages hydrauliques pour des parcelles plus éloignées et certaines techniques vont être revues (haies vives, goutte à goutte, système de distribution d’eau). D’autres villages de la vallée nous demandent de créer des périmètres de maraîchage. [...]

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Creuser le sujet :

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