Un meilleur conditionnement pour les produits de l'agriculture familiale

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Transformation et filière

Le conditionnement regroupe l’ensemble des opérations qui garantissent les caractéristiques du produit depuis sa fabrication jusqu'à sa bonne utilisation par le consommateur. L’emballage fait partie du conditionnement. Les produits locaux peuvent avoir une mauvaise image comparés aux importations mieux présentées. Le conditionnement est donc crucial pour que l’agriculture familiale accède aux marchés rémunérateurs, notamment urbains. Il est aussi une clé des stratégies d’allongement des périodes de disponibilité (cas de l’oignon) et de limitation des pertes (lors de la conservation post-récolte ou de l’acheminement vers les marchés dans le cas du lait ou des fruits, par exemple). 

Les organisations du réseau « Pafao » ont échangé dans le cadre d’une discussion en ligne autour de la question du conditionnement, voici ce qui ressort de leurs expériences.

S'adapter aux différents marchés et en ouvrir de nouveaux

Les études de marché sont indispensables pour définir les contenances idéales. Le conditionnement en petites quantités permet parfois d'ouvrir de nouveaux marchés mais les consommateurs doivent être prêts à payer pour le surcoût. Il apparaît indispensable de tester les emballages auprès des consommateurs avant de lancer une commande de grande ampleur.

S'approvisionner localement

Les entreprises ouest-africaines de production d'emballage sont encore peu nombreuses mais le secteur se développe. La Côte d'Ivoire, le Ghana et le Nigéria sont souvent cités pour l'approvisionnement au sein de la sous-région, notamment pour les sachets en plastique biodégradable (les sacs en plastique non dégradables sont désormais interdits dans la plupart des pays).  Toutefois, de nombreux problèmes de qualité et ruptures de stocks sont signalés. Et il n'existe pour le moment pas de verrerie en Afrique de l'Ouest (fabrication de bouteilles et de bocaux). 

Recycler

C'est une solution intéressante mais la récupération de bouteilles et autres contenants usagés est généralisée en Afrique de l’Ouest : la concurrence est donc importante. En outre, le recyclage suppose un savoir-faire spécifique et a aussi un coût (travail long et pénible, perte de contenants abîmés par le processus).

Importer

L'importation d'Europe représente un surcoût important mais elle est incontournable pour accéder à certains marchés exigeants et rémunérateurs. Pour maintenir un stock d'emballages qui soit à la portée des petites unités de transformation artisanales, les recommandations sont : le bonne prospection des fournisseurs ; l'importation d'un conteneur entier pour réduire les coûts de transport ; l'inclusion de tous les frais, y compris les pertes éventuelles, dans le prix de revente des emballages ; le renforcement de compétences du gestionnaire du stock ; le recyclage des emballages importés. 

Mutualiser

Le secteur de la transformation est encore largement artisanal en Afrique de l'Ouest. La création de centrales d'achat pour un approvisionnement groupé permettrait de lever les barrières pratiques (langue, obligation d'avoir un compte en banque, quantité minimale à commander), de réduire les coûts et de garantir la qualité des emballages. Les femmes, majoritaires dans la transformation, demandent un accompagnement pour les aider à structurer leur secteur. 

Réguler

La Cap-Vert a adopté une disposition favorable : la taxe écologique sur les importations d'emballages est largement réduite pour la transformation des produits locaux. Au-delà des politiques douanières et/ou de TVA réduites, un plaidoyer est également nécessaire pour la réglementation et le contrôle du secteur de la transformation (qualité des produits et des emballages, obligation d'affichage de certaines informations sur les étiquettes, protection des symboles des terroirs locaux pour qu'ils ne soient pas utilisés pour les produits importés, etc.)

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