L'économie verte : un outil au service de l'accumulation des capitaux

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Biodiversité

Le bulletin Nyéléni revient sur le concept d'économie verte, qui est au centre de la conférence RIO+20. Mais ce concept ne fait pas l'unanimité : alors que les dirigeants de la planète, les institutions internationales et les multinationales le brandissent comme la solution aux problèmes environnementaux, les organisations de la société civile, elles,  mettent en garde contre des outils permettant aux multinationales de "préserver un système toxique tout en se désengageant de toute responsabilité face aux perturbations climatiques et à leurs conséquences sociales". En tant que groupement d'organisations luttant pour la souveraineté alimentaire, Nyéléni dénonce cette fausse solution en critiquant les deux courants de l'économie verte.

La Bio-économie

C'est une économie post-énergie fossile qui repose sur l'exploitation de la biomasse (forêts, sols...). L'exemple type est celui des agrocarburants, présentés comme une solution miracle mais aux effets néfastes graves, notamment sur l'agriculture des pays du sud. Selon Nyéléni, la bio-économie fait le bonheur des multinationales qui y trouvent de nouveaux débouchés et accroît la pression sur les ressources naturelles des pays du sud.

La protection de la biodiversité par le marché

La seconde branche de l'économie verte prône la protection de la biodiversité par le marché. Selon ses partisans, c'est en privatisant et en créant de nouveaux mécanismes financiers que l'on pourra protéger les écosystèmes. Selon cette hypothèse, les services rendus par la nature sont des services que l’on peut échanger et monnayer, « on peut ainsi détruire un service à un endroit à condition d’en améliorer un autre ailleurs ». Le marché carbone a été le premier outil mis en œuvre mais aujourd'hui d'autres mécanismes du même type se développent.

La 3ème voie : la souveraineté alimentaire

Pour les organisations de la société civile, il existe une troisième voie : celle qui débute par la souveraineté alimentaire. Un droit qui garantit aux femmes et aux hommes de produire, distribuer et consommer leur propre nourriture et qui garantit que les biens alimentaires ne soient pas des marchandises comme les autres.