Etude de la filière banane plantain en Côte d'Ivoire

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Transformation et filière

Cette étude de Rongead s'inscrit dans un projet, mené en partenariat avec Chigata, de renforcement de deux filières stratégiques pour la sécurité alimentaire en Côte d’Ivoire : la banane plantain et le manioc. Comment améliorer la commercialisation des cultures vivrières ?

Sortir du clivage vivrier / culture de rente et structurer les filières porteuses

En Côte d'Ivoire, les filières dites " de rente"  (café, cacao, anacarde) sont bien structurées mais les filières vivrières ont plus de mal à s'organiser (offre et demande atomisées, informalité des échanges commerciaux, difficulté à prélever des cotisations, etc.) Pourtant la production vivrière nationale est bien développée et en augmentation. La Côte d'Ivoire est autosuffisante en ignames, manioc et bananes plantain. Elle possède également une production importante de riz et de produits maraîchers. La croissance rapide de la population urbaine a permis l'essor de ce "vivrier marchand" : des régions entières du pays sont aujourd'hui spécialisées dans la production, la transformation et la commercialisation du vivrier, donnant un emploi à des milliers de femmes à travers tout le pays, en milieu rural comme en milieu urbain.

Une production suffisante mais à étendre sur l'année

L'augmentation de la production nationale de plantain n'est pas prioritaire étant donné les excédents importants pendant la saison principale de production (octobre à mars) qui tirent les prix vers le bas. La filière bénéficie jusqu'à aujourd'hui du dynamisme de la filière cacao dont elle est une culture complémentaire. Plutôt que l'augmentation de la productivité, il serait préférable de focaliser la recherche, le conseil et l'investissement sur le développement de la production de contre-saison (variétés précoces ou tardives, variétés moins rapidement périssables, itinéraires techniques de contre-saison)

Standardiser les critères qualité et les contenants

La commercialisation "en vrac" telle qu'elle a lieu actuellement provoque d'importantes pertes économiques et environnementales pour la filière. L'absence de critères qualité connus et acceptés de tous favorise les pertes et occasionne des frais de tri et de reconditionnement. La vente "au régime" entraîne le déplacement de dizaines de milliers de tonnes de "mains" (partie centrale du régime) qui représentent des déchets en ville alors qu'ils pourraient contribuer au maintien de la fertilité des sols. En outre, l'absence de standardisation rend plus complexe la négociation des prix. 

Réduire les coûts de distribution

Les coûts de transport après l'arrivée dans la plateforme de déchargement à Abidjan représentent une part importante des charges de l'aval de la filière. Maîtriser le coût du transport du "dernier kilomètre" est donc un enjeu important pour les commerçants. Les autorités doivent donc travailler avec ces derniers pour aménager des zones de déchargement adaptées dans les quartiers périphériques d'Abidjan. L'enjeu est de diminuer la différence entre le prix payé producteur et prix payé par le consommateur.

A long terme, avec la diminution des nouvelles zones d'extension du cacao propices à la culture de la banane plantain, on peut s'attendre à ce que se développe une culture de plantain plus commerciale.