Dynamique de développement dans le bassin du fleuve Sénégal

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français

Le forum de Saint-Louis organisé par le Grdr et l'Université Gaston Berger en 2014 restera un évènement important dans l'histoire du Bassin du Fleuve Sénégal (BFS). 200 participants venus de 8 pays ont dégager les axes de travail qui permettront à la région d'envisager le chemin du développement local des 15 prochaines années.

Les échanges ont permis de croiser les regards des différents acteurs du BFS et de faire l'état des lieux de la région et de la décentralisation au Mali, en Mauritanie, au Sénégal. Ils ont fait ressortir les opportunités des territoires de la région ainsi que les dynamiques locales qui sont à l'œuvre. 

Tout d'abord, il ressort du forum que les politiques de décentralisation, aussi imparfaites soient-elles, ont fait émergé des autorités locales qui ont de plus en plus de légitimité. La décentralisation est par ailleurs reconnue comme étant le socle de la démocratie participative. 

La coopération et les échanges qui existent depuis de nombreuses années entre ces territoires qui se partagent le fleuve Sénégal est un autre des points forts ressorti des débats. La coopération transfrontalière est fondamentale. Si elle existe déjà dans la pratique, il reste désormais à l'institutionnaliser et à faire en sorte que les Etats encouragent la libre circulation des hommes et des biens, que ce soit au sein de la CEDEAO ou au cœur du BFS. 

Les participants ont aussi mis l'accent sur les ressources du territoire. Le fleuve Sénégal, la terre, les populations, les jeunes surtout, sont autant de potentiels qui peuvent contribuer à faire du BFS une région dynamique. L'agriculture et l'élevage ont encore besoin d'innovations. Surtout, il est indispensable de trouver les moyens de protéger l'agriculture à travers la promotion des produits locaux, le développement des filières agricoles et la conquête des marchés nationaux et sous-régionaux. L'enjeu stratégique du fleuve pose la question du droit des populations à conserver une agriculture familiale. Le BFS étant aussi un bassin minier majeur, il faut que l'exploitation des ressources minières contribue à la croissance équitable et durable des territoires. Une des pistes évoquées est la création d'un réseau de collectives locales minières qui donnerait plus de poids aux acteurs locaux face aux Etats et aux entreprises qui exploitent les gisements. 

Grâce à sa diaspora nombreuse et dynamique, le BFS a su tisser des liens privilégiés avec de nombreuses régions dans le monde. L'enjeu est aujourd'hui de faire reconnaître cette citoyenneté multiple des migrants et de la mettre en valeur. Les coopérations décentralisées devraient davantage s'appuyer sur les organisations de migrants présentes sur leurs circonscriptions. Certaines de ces coopérations ont d'ailleurs bien pris la mesure de cet enjeu et cherchent à construire des territoires solidaires autour d'objectifs communs. 

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