Développer l'aval des filières vivrières

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Tubercules
Pays : Burkina Faso

Estelle Koïta, ingénieure du développement rural et agronome, est la directrice de l’Union nationale des maisons familiales rurales du Burkina Faso.

Les 12 MFR délivrent des formations selon la pédagogie de l’alternance. À Pella, dans une province limitrophe de celle de Ouagadougou, la MFR accompagne les femmes avec une formation inédite, centrée sur la valorisation des céréales et légumineuses locales, en prise directe avec la demande des consommateurs.

Pourquoi avoir développé un nouveau type d’activité ?

La Maison familiale rurale (MFR) de Pella est située dans la province du Boulkiemdé, à proximité immédiate de marchés urbains importants : Ouagadougou et Koudougou, la troisième ville du pays. Le riz, devenu l’aliment de base des habitants des villes, est majoritairement importé. A peine 38 % de la demande de riz est couverte par la production nationale. Notre idée est de rendre plus accessibles les produits locaux transformés, faciles à préparer, et ainsi diversifier les mets préparés par les ménages urbains.

Nous pensions agir avec une association de consommateurs urbains et avions pris contact avec l’association des ressortissants de Pella qui mène divers projets pour le développement économique de leur localité d’origine. Mais cela n’a pas abouti. Il est difficile de trouver des consommateurs qui s’investissent pour l’accessibilité aux produits locaux transformés.

 

Boutique à Ouagadougou qui propose les produits de Pella © UNMFRB

Comment êtes-vous intervenus sur le lien rural-urbain ?

La MFR a effectué des enquêtes : les trois produits locaux les plus prisés des consommateurs sont le maïs, le sorgho et le niébé. Le maïs, sous forme de farine, sert à la préparation du plat national, le to, qui est encore largement consommé tant par les ménages urbains que par les ménages ruraux. Le sorgho est aussi transformé en farine pour préparer le couscous du petit déjeuner ou du repas du soir. Il est difficile d’avoir un niébé de qualité à prix abordable (impuretés et difficultés de conservation),  mais il reste beaucoup consommé par les citadins et les familles des producteurs agricoles.

Nous avons répertorié les commerçants grossistes et semi-grossistes s’approvisionnant dans le département de Pella. Notre but était d’évaluer leurs besoins et de voir dans quelle mesure les femmes de Pella pouvaient y répondre. Nous les avons invités à participer à un cadre d’échange avec les responsables de 20 groupements paysans et les responsables de MFR. Nous avons pu estimer les quantités et les prix d’achat du maïs, du sorgho, du niébé et de leurs produits dérivés. [...]

 

Formation sur la gestion de l’unité de transformation © UNMFRB

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