Le coton OGM ne tient pas ses promesses

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Biodiversité

Que ce soit en termes de rendement ou d’utilisation de pesticides, le coton transgénique n’est plus aussi performant que l’annonçaient ses promoteurs. Le magazine Transrural Initiatives fait un petit tour d'horizon des expériences de cultures transgéniques dans le monde.

Coton au Burkina Faso © IRD - Marie-Noëlle Favier

Les lanceurs d’alerte peuvent être satisfaits. Ceux qui, scientifiques ou citoyens, ont tiré la sonnette d’alarme quand les premiers organismes génétiquement modifiés (OGM) ont été cultivés en plein champ. Même si les cultures d’OGM continuent pour l’heure de progresser dans le monde (+8% en 2011), les semenciers ne peuvent plus se voiler la face : les OGM sont loin de tenir leurs promesses. C’est notamment le cas du coton Bt, développé pour produire une toxine bactérienne destinée à combattre certains Lépidoptères.

En Inde, dans l’État de l’Andhra Pradesh, la récolte 2011 de coton transgénique a été inférieure de moitié à celle de l’année précédente, sur les deux tiers de la surface cultivée. Ce coton est vulnérable, il a besoin de plus d’eau et d’engrais que le conventionnel. Alors que les paysans indiens le considèrent comme une plante plus solide et ont tendance à conserver les engrais pour les cultures vivrières, cette culture s’est avérée sensible à certaines bactéries pathogènes.

Dans le même temps, les semences locales, qui pourraient constituer une voie de recours, ont disparu. De même, aux États-Unis, le coton Bt n’est plus si performant qu’annoncé. Selon le Cirad, le rendement stagne globalement et on assiste à une baisse de la rentabilité économique de cette culture. Ainsi, en quinze ans de culture de coton transgénique de « nouveaux » ravageurs sont apparus ainsi que des plantes adventices résistantes au glyphosate, un herbicide non sélectif.

Les agriculteurs sont contraints de recourir à des pesticides classiques et de faire appel à de l’arrachage manuel des adventices. Mais, comme en témoigne une récente étude  réalisée en Chine et co-publiée par un chercheur de l’Inra, le lien entre culture de coton Bt et diminution de l’utilisation de pesticides reste un sujet débattu. Ces différents retours d’expériences montrent que l’évolution des complexes parasitaires des cultures transgéniques est loin d’être connue. Cependant, les illusions diffusées par les promoteurs des OGM s’évanouissent peu à peu : dans nombre de régions, il faut réutiliser des pesticides sur ces cultures et, aujourd’hui, certains OGM n’apparaissent en définitive pas plus rentables que leurs homologues conventionnels.

Au Burkina Faso, les surfaces de coton transgénique reculent parce ce que sa culture est trop exigeante et sa fibre de qualité moyenne [...]

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