Les consommateurs du Ghana et du Bénin sont-ils prêts à payer pour des légumes biologiques ?

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Anglais

La production maraîchère est importante en Afrique de l'ouest tant pour la sécurité alimentaire que pour l'emploi. Toutefois des risques dus à l'utilisation croissante de pesticides de synthèse existent.

Cette étude réalisée en Afrique de l'Ouest auprès de 100 acheteurs de choux et de tomates au Bénin et au Ghana révèle que même dans les milieux pauvres, les acheteurs seraient prêts à payer plus pour des légumes issus de cultures biologiques. « Les consommateurs sont conscients de l'utilisation intensive de pesticides de synthèse sur les légumes », affirment les chercheurs, « 90 % sont même prêts à payer une prime de plus de 50 % pour des légumes cultivés sans pesticides dans les deux pays » ajoutent-ils.

Les consommateurs béninois et ghanéen valorisent certes l'aspect extérieur des produits, c'est-à-dire l'absence de défaut, la taille, la couleur, la fraîcheur. La couleur rouge est appréciée tout en étant suspectée d'être le résultat d'une maturation artificielle, les engrais pouvant provoquer une maturation précoce. De la même façon, une tomate trop grosse peut signifier que le producteur a utilisé des engrais chimiques. Beaucoup de consommateurs choisissent donc plutôt des tomates petites et roses. La taille et la couleur des tomates peuvent donc avoir des effets contradictoires sur les choix des consommateurs.

Les personnes interrogées partagent leurs inquiétudes quant aux applications excessives de pesticides de synthèse qui peuvent avoir des effets négatifs pour la santé humaine et l'environnement, d'abord pour les agriculteurs plus exposés puis pour les consommateurs à partir des résidus chimiques présents dans les légumes. Toutefois, très peu savent qu'il existe des biopesticides, développés comme alternatives aux pesticides de synthèse, constatent les chercheurs.

Les chercheurs recommandent de mettre en place un système de certification pour permettre aux acheteurs de faire la différence entre les différents pesticides et décider en toute conscience de ce qu'ils veulent -et peuvent- acheter.