Le bilan de la filière riz dans cinq pays d'Afrique de l'Ouest

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Transformation et filière

Ce numéro de Dynamiques paysannes (Sos Faim Belgique) reprend les enseignements sur la filière riz de 5 études pays : Bénin, Burkina, Mali, Niger, Sénégal.

Politiques publiques

La crise alimentaire de 2008 a déclenché des politiques publiques d'encadrement de la filière. Mais la plupart restent dans une certaine forme de contradiction : des mesures d'encouragement de la filière nationale sont prises alors que le cadre favorable aux importations est maintenu pour combler le déficit de production.

La production annuelle totale varie de seulement 90 000 tonnes pour le Niger à près de 2 millions de tonnes pour le Mali. Le taux de couverture des besoins par la production nationale varie lui de 15 % au Niger jusqu'à 93 % au Mali.

Production aux mains des exploitations familiales

Le riz est produit par des exploitations familiales disposant de peu de surfaces.  Les rendements moyens observés par pays dépendent de l'importance des périmètres irrigués. Le Niger se détache avec des rendements de 5 à 7 tonnes à l'hectare puisque les périmètres y produisent 85 % du total. C'est aussi le pays où la surface moyenne est la plus faible avec seulement 1/3 d'hectare.

Transformation

Les unités de transformation industrielles et artisanales coexistent avec une importance relative différente : plutôt artisanales au Mali, Sénégal (décortiquage et mini-rizeries) et Burkina Faso (étuvage), plutôt industrielles au Bénin (fonctionnement à seulement 10 ou 20 % des capacités pour le moment) et Niger (entreprise mixte Etat-coopératives RINI). 

Commercialisation

Le riz s'est surtout imposé dans les habitudes alimentaires urbaines car il est plus facile à cuisiner. Le cas du Niger est emblématique avec 20 kilos consommés en moyenne par personne et par an en ville, et 2,4 kilos à la campagne. Le riz local est compétitif par rapport au riz importé, surtout au Bénin, Niger, Sénégal. Son goût peut être préféré par les consommateurs, mais c'est au niveau du conditionnement et du marketing qu'il perd des parts de marché.