Agriculture urbaine : contribution à la sécurité alimentaire, à l'emploi et à la hausse des revenus au Malawi?

Alors que l'on s'attend à une forte hausse de la population urbaine en  Afrique Subsaharienne (d’ici 2030, elle représentera plus de la moitié de la population totale du continent selon l’ONU), il paraît urgent de parvenir à nourrir et assurer la sécurité alimentaire des ménages dans les villes. Cela passe entre autre par la promotion de l’agriculture urbaine. Souvent négligée dans les politiques de lutte contre la pauvreté, l’agriculture urbaine est en effet une stratégie de développement à exploiter.

En prenant l’exemple du Malawi, cette étude révèle qu’une meilleure régulation de l'agriculture urbaine peut aider à réduire des problèmes socio-économiques actuels auxquels sont confrontés les pays pauvres. En termes de la contribution à l'emploi, par exemple, les résultats montrent qu’au Malawi, l'agriculture urbaine est la deuxième source de revenu derrière l’emploi formel.

On constate également que l'horticulture joue un rôle important en termes d’augmentation de revenu et d’accès à la nourriture aussi bien pour les ménages à haut-revenu que pour les ménages pauvres. L’horticulture est l’une des activités principales des fermiers urbains car elle nécessite peu d’engrais De plus, la récolte horticole a une durée relativement courte.

Avant de bénéficier des avantages en termes de développement et des économies d’échelle de l’agriculture urbaine, les pays doivent intégrer cette dimension de l’agriculture dans la définition de leur agenda politique. Il faudrait :

• officiellement reconnaître et valoriser l’agriculture urbaine au même titre que l’agriculture rurale et des échanges avec les marchés internationaux ;
• élaborer des mécanismes et stratégies de développement (traiter la question de la propriété foncière, assurer la distribution d'engrais agricoles, développer des infrastructures pour un meilleur développement du marché agricole urbain,…) ;
• impliquer et consulter les fermiers urbains notamment les producteurs les plus pauvres ;
• encourager une diversification des produits agricoles cultivés.