Le scandale du faux lait en poudre européen

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Elevage, Agrobusiness

Première exportatrice mondiale de lait, l’Union européenne développe une stratégie offensive en Asie et, dans une moindre mesure, en Afrique où la consommation de produits laitiers explose. Une telle politique a des impacts néfastes sur le revenu de millions de familles ouest-africaines qui vivent de l’élevage. L'arrivée en 2017 sur les marchés africains d'un faux lait en poudre leur porte un nouveau coup dur.

L’exportation croissante d’un faux lait en poudre vendu par les Européens suscite de nombreuses critiques, notamment du collectif « N’exportons pas nos problèmes » constitué d’ONG telles que le CFSI, Oxfam, SOS Faim Belgique et le Gret mais aussi des organisations de producteurs comme la Confédération paysanne et l’Association des producteurs de lait indépendants (Apli)1 . Ce collectif se fait l’écho des préoccupations des professionnels de la filière lait ouest-africaine réunis sous la bannière de la campagne « Mon lait est local » (57 organisations dans 16 pays d'Afrique de l’Ouest et au Tchad). Vendu à très bas coût et classé comme produit de première nécessité, cette fausse poudre

Dans l'Oubritenga, centre du Burkina Faso, le lait local a du mal à parvenir jusqu'aux bassins de consommation. Les transformateurs préfèrent la poudre importée © Elevages sans frontièresde lait est peu taxée à son entrée sur le marché ouest-africain et représente aujourd’hui 38 % des importations de produits laitiers2 . Un litre de lait reconstitué à partir de poudre réengraissée revient trois fois moins cher qu’un litre de lait local pasteurisé (200- 300 FCFA contre 600-1 000 FCFA).

Une poudre de lait low cost peu transparente

Les consommateurs de ce lait reconstitué, appelé poudre MGV (matière grasse végétale), n’ont pas toujours connaissance de ce qu’il contient. L’étiquetage est parfois défaillant ou insuffisant. Les publicités et les différents réseaux de distribution entretiennent certaines ambiguïtés quant à l’origine des composants utilisés. La mention MGV n’évoque rien pour le consommateur. Et certains produits comme les petits sachets transparents de poudre de lait ne possèdent pas d’étiquette, d’où la possible confusion. [...] Voir l'article complet

© Elevage sans frontière

Dans l'Oubritenga, centre du Burkina Faso, le lait local a du mal à parvenir jusqu'aux bassins de consommation. Les transformateurs préfèrent la poudre importée © Elevages sans frontières

 

Cet article est extrait de la publication L'espoir au-delà des crises, solutions ouest-africaines pour des systèmes alimentaires durables, 3ème tome d'une série d'ouvrages collectifs édités par le programme Pafao. 

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