Huile de palme : vivre ou conduire, il faut choisir

Étude/Synthèse/Article
Langue(s) : Français
Thématiques : Agrobusiness, Climat et énergie

En partenariat avec le site d’informations Basta !, les Amis de la Terre publient un rapport d’investigation qui porte sur les agissements de la compagnie malaisienne Sime Darby au Libéria et expose les conséquences de l’expansion des plantations de palmiers à huile au Libéria.

Entre 2001 et 2010, la consommation d’huile végétale en Europe a presque doublé. La principale cause de cette augmentation est l’utilisation croissante d’huile comme agrocarburant : marginale il y a dix ans, l’essentiel de la production européenne d’huile végétale est désormais détournée pour cet usage. En substitution, l’Europe doit accroitre ses importations en provenance des pays du Sud.

En février 2012, Sophie Chapelle, journaliste de Basta ! se rend au Libéria pour enquêter sur les pratiques du géant malaisien de l’huile de palme, Sime Darby. Cette entreprise cherche à développer ses exportations vers l’Europe pour répondre à la demande grandissante en huile de palme comme l’explique Sylvain Angerand des Amis de la Terre : « Grâce à une très forte mobilisation locale, Sime Darby a annoncé suspendre son projet d’usine à Port la Nouvelle, dans l’Aude mais nous voulons maintenir la pression pour que cette usine ne soit pas construite ailleurs car le problème reste inchangé : l’Europe n’a pas abandonné la folie des agrocarburants ».

Ce nouveau rapport montre que les monocultures industrielles de palmiers à huile pourraient couvrir plus de 5 % de la surface totale du Libéria ce qui constitue une menace considérable pour la sécurité/souveraineté alimentaire et l’environnement des communautés comme l’a constaté Sophie Chapelle : « Les tensions sont très vives et accentuées par l’opacité qui entoure le contrat entre le gouvernement libérien et Sime Darby. De nombreuses communautés considèrent qu’on leur a volé leurs terres ».

Le contrat entre le gouvernement et Sime Darby n’est malheureusement pas un cas isolé : de plus en plus d’entreprises font pression sur les gouvernements du Sud pour accéder aux terres. Plusieurs entretiens avec des représentants du ministère, nous ont permis de constater que les termes de ce contrat n’étaient même pas pleinement compris par le gouvernement. Ainsi, le contrat prévoit que Sime Darby devienne seul bénéficiaire des droits sur le carbone des plantations et puisse donc les revendre sur le marché international des droits à polluer.

De nombreux autres pays africains subissent de plein fouet la nouvelle vague d’expansion de palmier à huile sur ce continent : Ghana, Cameroun, Congo ou encore Ouganda. Le 23 avril 2012, les Amis de la Terre publieront un nouveau rapport et une vidéo de témoignage des communautés affectées en Ouganda.

Une vidéo de témoignages des communautés affectées d’une durée de 15 minutes vient appuyer cette étude de cas.