Au Togo : relier paysans et restauratrices de rue

Expertise de terrain
Langue(s) : Français
Filières : Autres céréales
Pays : Togo

À Lomé, l’entreprise sociale Planète paysans, créée à l’initiative de l’ONG Echoppe, sert d’intermédiaire entre restauratrices de rue et paysans de la région de Kpalimé. Mieux rémunérer restauratrices et paysans, tout en s’assurant de la qualité d’une alimentation de rue accessible à tous les citadins, tel est le défi de cette expérimentation unique en son genre. Rencontre avec son gestionnaire, Claude Nutzudzie.

Pourquoi accompagner les restauratrices de rue ?

La restauration de rue est un secteur économique de première importance à Lomé : un très grand nombre de mères de famille mènent cette activité rémunératrice sur le pas de leur porte et presque tous les habitants se nourrissent, au moins une fois par jour, sur le bord de la route. C’est pratique et rapide pour les citadins. Toutes les classes sociales s’alimentent ainsi, car, souvent, c’est même moins cher qu’à la maison.

De manière paradoxale, cette activité reste informelle, non encadrée par les autorités. L’ONG Echoppe intervient de longue date auprès des restauratrices de rue, au travers du microcrédit. Des formations leur sont aussi proposées en partenariat avec l’Institut national d’hygiène. Les femmes apprennent à protéger leur santé et celle des consommateurs. [...]

 

 

Pourquoi avoir mis en relation les restauratrices des paysans ?

Paysans et restauratrices sont deux professions indispensables mais mal rémunérées du fait du manque d’organisation des filières. Or, la croissance du marché alimentaire attire de grosses entreprises qui pourraient les marginaliser davantage. 

Au contraire, si la filière est organisée et que les producteurs connaissent la demande, ils adaptent aisément leur activité. Résultats : un produit agricole de qualité, conforme aux besoins des restauratrices, une traçabilité sur toute la filière, moins de pertes, etc.

Le gros avantage des circuits courts est de permettre que paysans et restauratrices communiquent sur leurs besoins respectifs. Nous travaillons avec 292 paysans qui aujourd’hui maîtrisent très bien les objectifs du dispositif. C’est motivant pour eux de savoir comment leur maïs est utilisé. Quant à la centaine de restauratrices impliquées dans le projet, elles connaissent les conditions de production et ont conscience de la qualité du maïs « naturel » (cultivé avec moins de produits chimiques et dont la conservation est améliorée). [...]

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